Abercrombie rhabille his mannequins with a naked shirt: that is not enough.Boycot the brand!
Des mannequins Abercrombie and Fitch devant un boutique de la marque à Londres. (WENN/SIPA)
La maison brûle. Après des scandales à répétition, la marque de vêtements pour jeunes "cool et sexy", Abercrombie & Fitch, essaye de sauver les meubles en rhabillant ses mannequins hommes torse nu et bodybuildés qui servaient à aguicher les passants devant leurs boutiques. Face à des résultats décevants, la marque tente un demi-tour marketing pour tenter de sauver les meubles.
Abercrombie nous prend pour des cons
Utiliser des beaux gosses à moitié à poil pour faire payer le pigeon, un double scandale sur lequel il est temps de tourner la page. Le Titanic coule, nous n'allons pas le regretter.
La ligne de vêtements avait fait de l'apparence physique sa marque de fabrique, jusqu'à mettre dans l'entrée de ses magasins des vendeurs aux tablettes de chocolat parfaites qui se dandinaient torse nu entre les acheteurs. Le but? Après quelques photos avec des adolescentes et un sourire à la colgate, vous faire raquer pour un pull hors de prix.
Sauf que depuis quelques jours, le groupe s'est fendu d'un communiqué: "Nous ne tolérerons plus la discrimination fondée sur l'apparence physique ni sur la beauté". Merci bien, il était temps!
Il n'y a pas de raison que la situation soit en effet différente entre hommes et femmes : on crie au scandale, à juste titre, lorsque des jeunes femmes plantureuses aux décolletés plongeants et aux jupes très courtes servent de potiches pour promouvoir des voitures sur un salon (sauf Shanghai qui a eu le courage cette année d'arrêter cette fumisterie), alors pourquoi devrait-on cautionner cette pratique avec des hommes ?
Réduire un produit seulement à son emballage, c'est proprement humiliant. Surtout si ce produit est théoriquement doué de sensibilité et d'une conscience.
Mais dans l'histoire, leur force numéro un chez Abercrombie aura été de prendre autant de gens pour des cons... Parce que vous voyez des mecs bien foutus avec de beaux habits que, comme par enchantement, vous allez devenir à votre tour le beau gosse de service en enfilant ces vêtements hors de prix de fils à papa?
C'est un peu croire qu'en mangeant un simple yaourt au Bifidus actif, on devient de suite svelte et amoureux de la vie! Le pire dans cette histoire en fait, c'est peut-être de tomber dans le panneau.
En gros, on veut nous faire croire une fois de plus que l'emballage fait le produit. Sauf qu'une noix d'apparence parfaite s'avère parfois véreuse...
Un historique bien chargé
Si encore ce n'était que la première fois que la marque américaine faisait des vagues, on pourrait l'accepter, mais trop c'est trop. Elle est en effet la championne des discriminations en tout genre. Un petit rappel :
1. La marque des "enfants cool"
"Dans chaque école, il y a des enfants cools et populaires, et d'autres qui ne sont pas si cools que ça. Franchement, nous nous adressons aux enfants cools, qui ont une attitude super et qui ont plein d'amis. Plein de gens ne rentrent pas dans ce cadre et ne pourront pas y rentrer. Sommes-nous exclusifs? Complètement". Cette prose à l'égalité des chances sort tout droit de la bouche de son ex-PDG et fondateur, Michael Jeffries.
2. L'interdiction des grandes tailles
En mai 2013, la marque décide de retirer de ses rayons femmes les tailles XL et XXL, chose dont se vantait une fois de plus son fondateur. Face à la tempête, la marque avait fait marche arrière, mais le mal était fait.
3. L'invention de la taille XXXS
Vous faîtes une taille de guêpe? Trop grosse déjà! Abercrombie a mieux pour vous, le "triple 0", soit un tour de taille de 58,5 cm, la "même taille que la jupe d'une fillette de 8 ans". Un éloge de la maigreur qui donne envie de vomir (sur un de leurs pulls, c'est plus drôle). Malgré ses justifications, le bateau ivre coule doucement...
4. "Les invendus au feu plutôt qu'aux pauvres"
En 2010, la marque avait avoué brûler ses invendus plutôt que de les donner, horreur, aux plus démunis.
"Abercrombie & Fitch ne veut pas donner l’impression que n’importe qui, les personnes pauvres notamment, peuvent porter leurs vêtements. Seules des personnes d’un certain statut peuvent s’acheter ces produits et porter le nom de la marque", expliquait alorsn Abercrombie.
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— GSHS HOSA Wed Mar 04 14:56:42 +0000 2020
5. La marque pour "beaux"
Cette fois, c'est grâce au témoignage glaçant d'un salarié de la boite que l'on apprenait ses méthodes douteuses de recrutement et de gestion du personnel.
"Il y a les mornings, qui travaillent de 6 heures à 10 heures et qui préparent le magasin, plient les vêtements. Les impacts travaillent la journée dans le stock, rentrent la marchandise, étiquettent et rangent les vêtements, et puis il y a les models dans le magasin qui mettent l'ambiance, aident les clients, et rangent un peu".
Situation normale, tant le groupe s'assoit sur toute chasse à la discrimination. Une stratégie assumée par son ex-PDG :
"C'est pour cela que nous embauchons des gens beaux dans nos magasins. Parce que les gens beaux attirent d'autres gens beaux, et nous voulons nous adresser à des gens cool et beaux".
6. La marque qui n'aime pas les handicapés
En 2009 aux Royaume-Uni, une salariée handicapée qui portait une prothèse au bras a été licenciée car elle ne respectait pas "le code vestimentaire en vigueur", c'est à dire de devoir porter un t-shirt alors qu'elle portait un cardigan pour masquer son bras. La marque a été condamnée pour "licenciement sans cause réelle et sérieuse" et "harcèlement moral".
7. Discrimination raciale
Plusieurs salariés ont porté plainte en 2005 en raison du refus par Abercrombie de leur octroyer un emploi en raison de leur origine ou qui les obligeait à se cacher de la clientèle.
Si l'entreprise nie ces pratiques, elle a tout de même préféré s'acquitter d'une somme de près de 40 millions d'euros pour mettre fin à la procédure, preuve qu'elle avait tout de même quelque chose à se reprocher... Chez Abercrombie, on sait donc pourquoi on est embauché.
Devant ces scandales à répétition, une procédure est toujours en cours auprès du Défenseur des droits en France.
Soyons citoyens
Si des campagnes pour s'opposer aux pratiques de la marque ont vu le jour, cela n'est pas suffisant.
"Abercrombie & Fat" cassait les codes et a entaché la réputation de la marque en prenant à contre-pied ses velléités de bannir tout corps dépassant la taille 38.Good.
Anti-gay clothing?Either, let us show that it can also be the brand for homeless, to the chagrin of management.
But the real solution turns out to be the boycott.Abercrombie only wants young people, beautiful, not big, not disabled or black or Arabs?That's a lot, and in the end there is no more people left.
Faced with contempt for the brand which wants that its carrier claims its belonging to the desirable segment and displays its superiority in all the aforementioned categories, let's be citizens and stop buying their products.The Titanic flows, let's help it reach the abyss faster.