Sur Internet, ma petite friperie connaît pas la crise

01/02/2023 Par acomputer 564 Vues

Sur Internet, ma petite friperie connaît pas la crise

« Et si on faisait quelque chose ensemble ? » L’idée a surgi au détour d’une conversation au mois de janvier. Angèle Châtenet, rédactrice photo de 28 ans et amatrice de fripes depuis longtemps, avait envie d’une nouvelle histoire. Son père, Olivier, au passé d’incollable collectionneur de Saint Laurent Rive Gauche, Chloé, Kenzo ou Sonia Rykiel, ne pouvait pas refuser. Alors à deux, les Châtenet ont lancé Insitu, un compte Instagram sur lequel ils vendent une sélection pointue de pièces vintage chinées sur Internet.

« On a voulu bâtir une sélection qui ait du caractère et un certain style, pas être la énième adresse à vendre aux enchères du Vuitton ou du Chanel d’occasion », racontent père et fille devant deux portants pleins, entreposés chez une amie styliste, à deux pas de la gare de l’Est, à Paris.

A droite, celui des pièces déjà mises en vente : robe à imprimé Falconetto, sac en cuir années 1980, top en coton à motif requin Castelbajac… A gauche, celui des vêtements qui seront prochainement en vente : imper en coton enduit Miyake, gilet en mouton retourné à doublure satinée Gianfranco Ferré, robes-­chemises Chloé par Lagerfeld…

Sur Internet, ma petite friperie connaît pas la crise

Depuis le lancement, en mai, particuliers, collectionneurs, voire musées, leur ont acheté une cinquantaine d’articles. « C’est une activité sur laquelle on ne cherche pas à faire une énorme plus-value. Simplement partager les trouvailles qui nous enchantent à un prix juste », soit 100 à 200 euros par pièce environ, au-delà pour les raretés.

Sélection resserrée, vente détendue

Comme eux, de nombreux entrepreneurs et esthètes s’improvisent depuis quelques mois marchands de vintage en ligne. Leur recette ? Des tarifs raisonnables ; une sélection resserrée qui encapsule leur goût ; une vente détendue, sans intermédiaire. Le tout pour distribuer un produit de seconde main qui résonne sans mal auprès d’une clientèle avide d’écoresponsabilité. « Une cliente qui se refusait à aller dans une enseigne de fast fashion a attendu deux mois pour que je lui déniche une chemise masculine », s’amuse Cécile Le Garjean, fondatrice du site Habits du dimanche, lancé en 2020.

Pour Thomas Delattre, directeur du Fashion Entrepreneurship Center à l’Institut français de la mode (IFM), « la valeur de ces comptes repose sur leur capacité à répondre aux failles des autres offres. Leur style est plus soigné et raffiné que les grandes applis désincarnées », dont Vinted est aujourd’hui la plus commune. « Et avec un service clients plus sympathique et personnalisé que les sites de revente plus haut de gamme », tels Vestiaire Collective ou Collector Square.

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