La Fédération européenne des motards en quête d'avenir pour la moto en ville
Motos d'avant juillet 2004 interdites dans les Zones à faibles émissions de Paris, stationnement payant pour les motos et scooters non électriques : les restrictions s'accumulent sur le casque des motards et scootéristes franciliens, qui vont également devoir ralentir à 30 km/h dans pratiquement toutes les rues de la Capitale à partir du 30 août ("hormis le périphérique, les boulevards des Maréchaux et quelques axes", prévient la municipalité) !
Toutes ces mesures visant ni plus ni moins qu'à bannir les moteurs thermiques des centre-villes inquiètent la Fédération européenne des associations de motards, qui constate leur généralisation en Europe à travers "la pression croissante des conseils municipaux sur les motos plus anciennes (< Euro 3) et les menaces voire même les plans concrets pour les bannir comme à Paris, Londres et plusieurs villes italiennes".
Pour mieux cerner les conséquences de cette (ré)pression, la FEMA appelle les motards à participer à son sondage en ligne avant le 9 août qui s'intitule "Enquête sur les émissions des motocycles et interdiction éventuelle de la vente de motos neuves à essence". Cette enquête comprend 10 questions autour du bouleversement des habitudes auquel les motards et scootéristes sont prêts à faire face.
La crainte de voir les usagers deux-roues passer à un autre mode de transport transparaît assez clairement dans la mesure où quatre questions sur dix (!) évoquent l'arrêt de la moto comme alternative si l'accès aux villes était limité aux modèles "plus récents" ou "à faible puissance" (inférieur à 60 ch) ou "sans émissions (électrique/pile à combustible)"...
Moto électrique ou gyropode : le seul choix du motard ?!
En clair, cette enquête aborde cette inévitable transition à travers seulement deux choix pour les "commuters" : soit se convertir à la moto électrique, soit adopter un autre mode de transports comme les engins de mobilité individuels (trottinettes, vélos et autre mono-roues électriques) ou les transports en commun.
La FEMA omet, étonnamment, d'autres alternatives comme les motorisations hybrides (essence/électrique) développées notamment par Honda en Asie sur son scooter PCX (depuis plus de trois ans !) ou encore les prometteuses possibilités offertes par les nouveaux carburants de synthèse.
Sans compter que le calendrier des ZFE vient de prendre un sérieux coup de frein : le Sénat a voté le 22 juin un recul de 2025 à 2030 de leur déploiement obligatoire dans toutes les agglomérations de plus 150 000 habitants ! Objectif de ce report de cinq ans ? "Agir de façon non punitive et laisser le temps aux alternatives de se développer", résume avec bon sens la sénatrice du Bas-Rhin Elsa Schalck (LR).