Les vœux des Narbonnais pour leur quartier : un regain de vitalité et un surplus de sécurité attendus à Razimbaud
Le mardi, c'est jour de marché dans le quartier Razimbaud. Boulevard du Roussillon, une poignée de marchands déploient leurs étals et les habitants viennent remplir leur panier. Un lieu de vie et de rencontre que les riverains apprécient particulièrement et qu'ils aimeraient d'ailleurs "maintenir car ça nous va très bien !", lance Lydie 85 ans. "Nous avons peur que le marché hebdomadaire s'éclaircisse car il y a moins de monde... alors qu'on pourrait au contraire le développer. Un petit stand de vêtements s'est installé récemment et il a du succès", reprend-elle.
De la vitalité commerciale, les habitants en redemandent ! Comme Angela, 41 ans, vendeuse d'olives sur le marché : "J'ai grandi à Razimbaud et avant il y avait un bar, un coiffeur, un bureau de tabac... c'était un secteur rempli de vie, mais aujourd'hui le quartier est mort ! Il existait aussi une solidarité entre les habitants. Mais tout cela s'est perdu, quel gâchis. Il faudrait que ce quartier reprenne vie. Il y a énormément de travail à faire, mais on pourrait y arriver !". Pour Boujemaa, 71 ans, qui réside à Razimbaud depuis 36 ans, "c'est à cause des casses et des vols que les commerces sont partis".
Améliorer le point noir de la sécurité
Un autre habitant pointe également les problématiques de sécurité : "Les portes d'entrée des immeubles ne sont pas sûres et on peut les ouvrir avec le pied. Les boîtes à lettres sont cassées et on peut y cacher des stupéfiants... il y a même des locataires qui vendent des cigarettes ! La nuit dans le quartier, des trafics ont lieu, des jeunes se droguent avec du gaz (protoxyde d'azote, NDLR), nous avons des rodéos sauvages... Quand on appelle la police, elle ne vient pas. De toute façon, les délinquants sont arrêtés et relâchés le lendemain". Philippe, 53 ans, dénonce lui aussi la vente de drogue, "dès 18 heures, sous forme de drive", notamment dans les parties arborées du quartier. Pourtant, "j'aime Razimbaud, les gens sont sympas et beaucoup de personnes âgées vivent ici", assure-t-il.
Stationnement et circulation : des travaux et du civisme sont demandés
Dans un autre domaine, les habitants souhaitent que les places de parking défoncées par les racines des pins parasols soient enfin remises à neuf. "Certaines sont devenues impraticables pour les véhicules, tant le revêtement est déformé", indique Marc, 46 ans. Dans la petite rue Pressensé, les résidents réclament un peu plus de civisme en matière de stationnement : "Nous vivons dans un coin calme de Razimbaud, mais les conducteurs ne respectent pas le stationnement unilatéral. Il arrive qu'on ne puisse ni entrer ni sortir de notre garage. Ou de devoir faire tout le tour, voire de rouler en sens interdit, car on ne peut plus tourner à gauche... c'est énervant, alors qu'on pourrait résoudre ce souci facilement !", pestent Claude, 73 ans, et Jeanine, 75 ans.
Mettre l'accent sur la rénovation des logements
Gérard, 62 ans, constate quant à lui que le parc de logements sociaux "se dégrade de plus en plus". Son voisin Laurent, 50 ans, habitant depuis 17 ans, émet le vœu de voir le bailleur social "investir en priorité dans l'isolation thermique et phonique des appartements... au lieu de déplacer les bacs de douche, ce qui ne sert à rien ! Dans mon logement, le plafond est mansardé et je n'arrive à pas à chauffer correctement : avec le radiateur allumé 24 heures sur 24, j'atteins à peine les 18 degrés. Les murs sont très humides et mouillés quand il pleut. On n'en peut plus et les charges vont encore augmenter". Laurent l'assure : "Je l'ai signalé plusieurs fois au bailleur, mais je n'ai jamais été entendu". Au chapitre des bonnes résolutions pour 2022, il aimerait que la situation évolue, avant de prendre la décision radicale "de déménager !".
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Saleté, rats et blattes : un grand ménage est attendu
"Rue d'Aoste, devant les immeubles, on retrouve en pagaille des papiers, des torchons... et des masques (peut-être contaminés par le Covid !). Un jour, c'est propre, et le lendemain c'est fini. Une fois, j'ai reculé au pied de l'escalier de la pharmacie tellement c'était sale !", confie Lydie, 85 ans. Laurent, 50 ans, regrette le comportement de certains habitants "qui font des barbecues et la vidange des voitures directement dans la rue".
"C'est une question de mentalité et d'incivilité... quelques locataires jettent leurs poubelles directement par la fenêtre des appartements", observe Gérard 62 ans. Pire encore, "le quartier est farci de blattes... et même de rats qui n'ont plus peur de l'homme puisqu'ils nous suivent !", relatent plusieurs habitants, qui demandent à l'unisson "une grande opération de dératisation !".