2g dans chaque bras, SBW sous ecstasy Ovale Masqué décape le génial Toulouse-Clermont

13/09/2022 Par acomputer 611 Vues

2g dans chaque bras, SBW sous ecstasy Ovale Masqué décape le génial Toulouse-Clermont

Par Ovale MasquéPublié le
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Si vous avez eu la chance de retourner dans les salles de cinéma ces derniers jours, vous avez peut-être découvert Drunk, un film danois récompensé par de multiples prix. Le pitch de base est simple : quatre amis décident de réaliser une expérience scientifique en se basant sur la théorie d’un psychologue selon laquelle l’homme aurait un déficit d’alcool dans le sang dès la naissance. Le but est de rester à un taux acceptable de 0,5 gramme, et de voir si la vie est vraiment plus belle quand elle est un peu plus floue.2g dans chaque bras, SBW sous ecstasy Ovale Masqué décape le génial Toulouse-Clermont 2g dans chaque bras, SBW sous ecstasy Ovale Masqué décape le génial Toulouse-Clermont

Et bien samedi, le Stade Toulousain a décidé de mener une expérience encore plus poussée ! Après une semaine de festivité consécutive à leur titre de champions d’Europe, les Rouge et Noir ont essayé de jouer un match de rugby avec 2 grammes dans chaque bras. Et le pire, c’est que ça a plutôt bien fonctionné.

Attention tout de même : ce genre de défi est réservé à des sportifs et à des alcooliques professionnels, ne faites pas ça chez vous !

Le film du match

Il n’y a qu’une seule chose que les Toulousains aiment plus que gagner un titre : c’est de dire à tout le monde qu’ils ont gagné un titre. Quelques jours après leur succès sur La Rochelle à Twickenham, les Stadistes arborent donc déjà la 5e étoile sur leur maillot.

Impossible de ne pas y voir une sorte de provocation envers les Clermontois, si souvent malheureux dans la plus prestigieuse compétition européenne. Le Stade Toulousain, c’est un peu le voisin qu’on admire et qu’on déteste à la fois : celui avec une belle maison, une belle chemise, une belle femme, des beaux enfants, un chien au poil soyeux et parfaitement obéissant. Tandis que toi, tu vis dans une baraque miteuse, tu enchaînes les dates foireuses sur Tinder, et même ton con de chat semble te mépriser. Et tu te demandes chaque soir : pourquoi lui ? Pourquoi lui et pas moi ?

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Parce que la vie est injuste, tout simplement. De toute façon, sa chemise, elle t’irait même pas. Tu n’es pas fait pour porter de belles choses. Allez, enfile ton immonde t-shirt jaune et arrête de pleurnicher sur ton sort.

Bref, on l’aura compris, cette soirée est un peu spéciale dans le monde de ceux à qui tout sourit tout le temps. Car en plus de célébrer un énième titre, les Toulousains célèbrent deux joueurs qui quitteront leurs rangs à la fin de saison. D’abord, une légende vivante du rugby mondial. Et ensuite, Jerome Kaino.

Les Auvergnats sont réputés pour être des gens polis et gentils (tant qu’on ne leur demande pas de payer). Mais ce soir, on les sent un peu remontés par cette indécente atmosphère de festivité. Ils ont comme une envie de débarquer au beau milieu du barbecue de ce foutu voisin parfait, et de semer un bon gros bordel, façon Parasite (promis j’arrête les références ciné, je sais que ça vous fait fuir). Dès les premières secondes, on retrouve donc une ASM agressive et entreprenante. Les Toulousains, un peu surpris par l’ingratitude de leurs invités, semblent dépassés. Matsushima perce une première fois la défense, mais son jeu au pied à suivre ne donne rien. Puis c’est Betham qui intercepte une passe de Dupont qui doit voir encore un peu flou et croire qu’on joue la 79e minute. Malheureusement pour l’ailier clermontois, il se retrouve dans la pire des situations possible : sans soutien et avec Cheslin Kolbe qui lui court derrière.

Le Sud-Africain réussit le sauvetage et gratte même le ballon dans la foulée, permettant aux siens de se dégager. Mais il se blesse sur l’action et doit céder sa place. À Toulouse, il faut savoir qu’il y a également un gros concours entre l’armoire à trophées et l’infirmerie pour savoir qui sera le plus plein.

2g dans chaque bras, SBW sous ecstasy Ovale Masqué décape le génial Toulouse-Clermont

À force de dominer, les Jaunards finissent enfin par marquer. Ramos se fait découper par Fischer et perd le ballon, une nouvelle fois intercepté par Betham.

Derrière, on enchaîne rapidement et on profite que personne ne soit replacé côté toulousain pour envoyer Penaud à l’essai. 0-5 après la transformation ratée de Sébastien Bézy, qui, notons-le, aborde une horrible décoloration. Alors qu’il n’a même pas l’excuse d’avoir gagné la Challenge Cup.

Ça fait 17-10 après la transfo de Ramos. En l’espace d’une minute, les Clermontois ont encaissé 14 points et totalement saccagé l’avantage qu’ils avaient mis 20 minutes à construire. Comme c’est Clermont, on n’est pas totalement surpris non plus, mais quand même, ça fait mal.

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Après un départ sur les chapeaux de roues, le rythme de la partie chute quelque peu. Les esprits s’échauffent, Jedrasiak et Elstadt se rencontrent et, comme on pouvait s’en douter, le coup de foudre est immédiat. Elstadt, je ne me souviens pas l’avoir vu faire un seul bon match cette saison, par contre dès qu’il y a eu une bagarre il était présent, ce qui lui permet sans doute d’avoir tous les justificatifs nécessaires pour garder sa nationalité sud-africaine.

Malgré ce petit trou d’air et cette altercation, les Clermontois sont bien décidés à ne pas se laisser intimider. Ils profitent d’une série de fautes pour revenir dans les 22 adverses. Ensuite, on assiste à la même tactique que celle utilisée par les Rouge et Noir un peu plus tôt : on donne la balle à un mec d’une tonne et on lui dit de foncer tout droit. Et c’est Sipili Falatea qui passe la ligne en mode bulldozer, après avoir roulé sur le pauvre Romain Ntamack.

On revient à 17-17 mais, en marquant cet essai, Clermont s’est peut-être condamné. En effet, les hommes de Franck Azéma ont réveillé l’homme qui n’a jamais l’air vraiment réveillé. Bien secoué sur l’action précédente, pire, décoiffé, Romain Ntamack décide d’enfin rentrer dans son match à la 39e minute – soit 20 minutes plus tôt qu’en finale de Champions Cup. Après une belle action initiée par une percée de Ramos, puis un cafouillage de Bézy qui ne réussit pas à dégager le ballon en touche, Baille et Faumuina démontrent une fois de plus qu’ils forment sûrement la meilleure paire de centres toulousaine cette saison. Ntamack hérite du ballon en position idéale, accélère tout au ayant l’air de faire son footing dominical, puis efface Damian Penaud d’un crochet subtil et élégant. 24-17, le Stade repasse en tête juste avant la pause.

6 essais, du rythme, du jeu, Eric Bayle est heureux et nous invite à voter pour la note du match – un enjeu crucial apparemment, quasiment plus que la course à la qualification pour les demi-finales. C’est vrai que le match est bien,c’est juste un peu dommage que ça tombe pile le soir de la finale de la Ligue des champions quand personne ne regarde.

La seconde période débute et, encore une fois, les Toulousains ont un petit retard à l’allumage. Les machouilleurs de pneus s’installent à nouveau dans les 22 mètres après une pénalité. Les temps de jeu s’enchaînent près de la ligne, les locaux se mettent à la faute et, sur une pénalité vite jouée, Yato prend tout le monde de vitesse pour aller marquer. Oui, l’ASM a réussi l’exploit de marquer 4 essais à Ernest-Wallon, et tout ça pour ne même pas mener au score : nouvelle égalité, 24-24 !

On entre alors dans le traditionnel « ventre mou » de ce genre de parties très ouvertes, quand tout le monde commence à fatiguer un peu et que les coups de sifflets de l’arbitre font plus souvent la différence que les courses des joueurs. Et les triple vice-champions d’Europe se montrent les plus indisciplinés : Ramos peut donner trois, puis six points d’avance à son équipe.

Rentré en jeu, Parra réduit le score. On se fait un peu chier, à vrai dire, mais au moins on peut admirer Cyril Baille qui a décidé de jouer à tous les postes et d’enchaîner les aufelodes comme un Sonny Bill Williams sous ecstasy. Alors certes c’est un pilier, il ne met pas les essais de Dupont, il n’a pas les cheveux de Ntamack, mais tout de même, quel joueur.

À l’heure de jeu, on se réveille enfin un peu quand un évènement se produit : le premier crochet réussi par Kolbe depuis 6 mois. Le champion du monde, revenu dans la partie en début de seconde période, trouve Lebel au soutien. Ce dernier transmet à Santiago Chocolatines pour un superbe essai à-la-toulousaine-5-étoiles-on-est-les-plus-forts-pitié-Big-Flo-et-Oli-pas-de-nouvelle-chanson. Hélas, cette œuvre d’art est refusée par l’arbitre, sans même faire appel à la vidéo, pour un en-avant de passe pas bien évident entre Ahki et Kolbe. On va dire que c’est pour régler la facture de tous les essais en-avant qui auront été accordés dans l’histoire d’Ernest-Wallon.

Tant pis pour le beau jeu, on ne reverra plus d’essais ce soir. Sur une nouvelle pénalité, Ramos creuse définitivement l’écart, 36-27, et ce sera le score final. Contre Toulouse, c’est toujours un peu la même histoire : on se dit que c’est pas si terrible que ça, qu’on les domine, qu’on peut les taper. Puis on se baisse 3 secondes pour refaire ses lacets et on a encaissé trois essais.

Malgré la fatigue, la gueule de bois ou une infirmerie plein à craquer, il faudra quand même être sacrément costaud pour sortir les champions du boulard lors des phases finales. Quant aux Clermontois, ils vont pouvoir aborder cette dernière ligne droite dans les meilleures conditions possibles pour des Clermontois : personne ne sait ce qu’ils font là, personne ne les prend au sérieux et même leurs supporters n’y croient pas une seule seconde. 0 pression, et donc toute la place pour réaliser l’exploit.

En attendant le début de ces phases finales qui s’annoncent passionnantes, je vous donne quant à moi rendez-vous la semaine prochaine pour la finale de la Pro D2 qui opposera Perpignan à Biarritz. Personnellement je ne sais pas encore laquelle de ces deux équipes je déteste la plus, et laquelle je souhaite le plus voir en Top 14 pour qu’elle se prenne des branlées chaque week-end. Si vous avez des arguments, n’hésitez pas à les partager sur les réseaux sociaux !

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