Affaire de la disparition de Delphine Jubillar : plus d’un an de mystères en huit dates

28/03/2022 Par acomputer 557 Vues

Affaire de la disparition de Delphine Jubillar : plus d’un an de mystères en huit dates

Incarcéré depuis le 18 juin 2021, Cédric Jubillar est placé à l’isolement à la prison de Toulouse-Seysses et a multiplié les demandes de remises en liberté. La chambre d’instruction de la cour d’appel du tribunal de Toulouse a examinée sa troisième demande le mardi 11 janvier 2022.À l’issue de l’audience qui s’est tenue à huis clos, le procureur général avait requis le maintien en détention de Cédric Jubillar. Un homme dont le comportement “inadapté”, durant la nuit de la disparition de son épouse, fait de lui, aux yeux de la justice, le principal suspect. Les magistrats ont donc suivi l’avis du parquet, maintenant le suspect en détention, à l’isolement, à la maison d’arrêt de Seysses.

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En un an, l’affaire l’affaire Delphine Jubillar a connu plusieurs rebondissements. Voici la chronologie des faits.

En décembre 2020, Delphine Aussaguel, âgée de 33 ans, est mariée depuis juillet 2013 à Cédric Jubillar, un autoentrepreneur exerçant le métier de peintre plaquiste. À l’été 2020, cette infirmière qui travaille de nuit à la clinique Claude-Bernard d’Albi, avait fait part de son désir de divorcer. D’après son avocate, ce divorce paraissait s’effectuer d’un commun accord. Le couple a deux enfants, un garçon et une fille, âgés de 6 ans et 18 mois au moment de la disparition de la jeune femme, il y a un an, dans la nuit du 15 au 16 décembre.

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Des comparaisons avec l’affaire Daval sont apparues rapidement, notamment sur les réseaux sociaux. Dans cette affaire de meurtre sur conjoint, jugée à la cour d’assises de la Haute-Saône à Vesoul quelques semaines avant la disparition de Delphine Jubillar, le mari avait lui aussi signalé la disparition de son épouse et participé aux recherches, avant d’avouer le meurtre.

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16 décembre 2020

Le 16 décembre au matin, Cédric Jubillar appelle la gendarmerie pour signaler la disparition de sa femme. Vers 4 h du matin, il avait envoyé à une proche de Delphine un message : « Dis à Delphine de rentrer. » Son interlocutrice lui avait répondu : « Non, Delphine n’est pas avec moi. » D’après son mari, elle aurait quitté le domicile familial entre 23 h et 4 h du matin vêtue d’une doudoune blanche, n’emportant que son téléphone portable. Les premières recherches des gendarmes mobilisent de nombreux moyens, des chiens, un drone, des hélicoptères, ainsi que 50 gendarmes réservistes. En vain.

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Delphine Jubillar a disparu dans la nuit de mardi à mercredi 16 décembre. Les recherches se poursuivent.

23 décembre 2020

Près d’un millier de personnes, dont Cédric Jubillar, ratissent le terrain accidenté de la commune afin de retrouver Delphine. Quelques objets, un téléphone, des vêtements, ainsi qu’un couteau, sont découverts. Le même jour, une information judiciaire est ouverte pour enlèvement et séquestration et le dossier est confié à deux juges d’instruction du tribunal de Toulouse. Le lendemain, la maison du couple est fouillée par les enquêteurs. Elle le sera à nouveau, plus longuement, le 6 janvier 2021, notamment par des spécialistes de l’institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale.

Février 2021

Affaire de la disparition de Delphine Jubillar : plus d’un an de mystères en huit dates

Le téléphone de Delphine Jubillar a disparu avec elle. Il a cessé d’émettre le matin du 16 décembre dans un rayon de 2 km autour de son domicile. Il a borné pour la dernière fois à 22 h 55, puis il est passé sur messagerie à 7 h 48. Pourtant, le 13 janvier 2021, un message vide est posté depuis son compte Facebook, dont elle est a priori la seule à détenir les codes. Bug de l’application, piratage ou dysfonctionnement résultant des investigations des enquêteurs sur le matériel informatique de la disparue ? Le 9 février, l’application Messenger du téléphone semble se réactiver à nouveau, sans que là encore une explication unique puisse être avancée. Lors de la conférence de presse du 18 juin 2021, il sera précisé par le procureur que ces réactivations seraient une conséquence technique des recherches informatiques des enquêteurs, ce qui a été confirmé par Samsung.

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Juin 2021

Delphine Jubillar correspondait sur les réseaux sociaux avec un homme. Entendu par les gendarmes, cet homme, surnommé dans la presse « le confident de Montauban », et mis hors de cause, il affirme en juin 2021 que la jeune femme et lui projetaient de s’installer ensemble et que la nuit de sa disparition peu avant 23 h, elle lui avait envoyé une photo d’elle « en tenue de nuit, douchée et prête à aller se coucher ». Tenue qui a été retrouvée lors de la première perquisition dans le bac à linge sale.

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Après que les enquêteurs ont écarté les thèses du suicide, d’un départ volontaire ou d’un accident de Delphine, le 16 juin, son mari, sa mère ainsi que son beau-père sont placés en garde à vue par les gendarmes. Le 18 juin, Cédric Jubillar est mis en examen pour meurtre aggravé, les juges d’instruction ayant conclu que trop d’éléments pesaient contre lui. Il est placé sous mandat de dépôt. Le 22 juin, le logement du couple est à nouveau perquisitionné en sa présence. Une clé USB ainsi que des cartes mémoire de téléphones sont alors trouvées.

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Juillet 2021

En juillet, de nouvelles révélations mettent à mal la version des faits du mari de Delphine. Selon le Parisien, les enquêteurs posséderaient des écoutes d’un appel téléphonique entre Cédric Jubillar et sa mère, Nadine. Il aurait alors prononcé : « Elle m’énerve. Je vais la tuer, je vais l’enterrer et personne ne la retrouvera. » Par ailleurs, La Dépêche et BFMTV rapportent que la compagne de l’amant de Delphine a découvert des messages suggestifs et a demandé à la jeune femme de prendre ses distances avec son mari. Les échanges entre les deux femmes ont eu lieu le jour même de la disparition de la jeune infirmière.

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Octobre 2021

Le 5 octobre, des gendarmes spécialistes en spéléologie reprennent des recherches à Cagnac-Les-Mines pour tenter de retrouver la disparue. De leur côté, ses amies continuent elles-mêmes à organiser des battues à la recherche d’indices. Des opérations rendues difficiles par la topographie vallonnée et le passé minier de la région, même si, selon les habitants, la plupart des puits ont été recensés et rebouchés depuis longtemps.

Le 15 octobre, soit dix mois après la disparition de Delphine Jubillar, son mari Cédric est entendu au palais de justice de Toulouse par les deux magistrates qui l’ont mis en examen pour meurtre en juin. Parmi les éléments à charge, vers 23 h le 15 décembre 2020, les cris d’une femme, supposément de la victime, auraient été entendus par deux témoins (deux voisines du couple), corroborant le témoignage de l’aîné de la famille, âgé de 6 ans, qui évoque une violente dispute entre ses parents ce même soir. Lorsque les gendarmes sont arrivés à 4 h 50 du matin, une lessive était, en route contenant la couette avec laquelle dormait son épouse (il expliquera que les chiens l’ont salie avec de la boue), alors que l’état de l’habitation était négligé. D’après le procureur de la République, Cédric Jubillar qui semble avoir fait son deuil rapidement, comme s’il connaissait le sort de sa femme,« pouvait se montrer brutal, grossier, agressif ».

L’audition dure quatre heures et Cédric Jubillar y clame son innocence. Ses avocats dénoncent la vacuité du dossier et annoncent qu’ils vont déposer une nouvelle demande de mise en liberté.

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Décembre 2021

Le 22 novembre, la cour d’appel de Toulouse refuse la nouvelle demande de remise en liberté de Cédric Jubillar. Une nouvelle audition du mari de la disparue est programmée le 3 décembre. Le 13 décembre, BFMTV révèle des éléments basés sur des écoutes téléphoniques du portable de la petite sœur du principal suspect dans ce dossier et confirmés à « La Dépêche du Midi », selon lesquels le mari de l’infirmière tarnaise disparue depuis presque un an, aurait tenu, le 16 mai 2021, des propos ambigus. Ils sont basés sur des écoutes téléphoniques du portable de la petite sœur de celui qui reste le principal suspect dans ce dossier. Ce dernier lui donne des conseils pour se défendre et déclare : « Si on t’embête, dis que tu as un meurtrier parfait dans ta famille ».

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Nouveau rebondissement. Un an jour pour jour après la disparition de Delphine, la nouvelle compagne de Cédric Jubillar, Séverine, est interpellée le mercredi 15 décembre au matin. Arrêtée à son domicile situé entre Albi et Cagnac-les-Mines, la femme de 44 ans a été placée en garde à vue. Elle est entendue sur commission rogatoire des juges d’instruction pour « recel de cadavre », dans une gendarmerie du Tarn, selon une autre source proche de l’enquête.

Janvier 2022

Le 6 janvier, nouveau rebondissement. Les avocats de Cédric Jubillar mettent en cause la version du procureur de Toulouse grâce à de nouveaux éléments, dénonçant la « carence dans ce dossier » La couette de Delphine Jubillar, élément à charge dans le dossier de la disparition de la jeune femme depuis le début de l’enquête, n’a pas été lavée à 4 heures du matin la nuit du meurtre, a affirmé Dominique Rizet, le journaliste police-justice de BFMTV. La chaîne a annoncé que « lors de leur perquisition, les gendarmes ont pris des photos et l’on voit très bien sur plusieurs d’entre elles la couette de Delphine posée sur le canapé du salon ». Pas de couette dans la machine à laver, donc.

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Incarcéré depuis le 18 juin 2021, Cédric Jubillares, suspect numéro un dans le meurtre de sa femme, placé à l’isolement à la prison de Toulouse-Seysses, a multiplié les demandes de remises en liberté. Le 14 janvier 2022, une troisième fois, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Toulouse a rejeté sa demande de remise en liberté. Cette décision est motivée par le fait que des actes de procédure et d’enquête doivent encore se dérouler très prochainement, notamment une nouvelle audition du plaquiste de 34 ans, prévue en février.