Décryptage de l’audition du collectif « un jour 1chasseur » au sénat LA NEWSLETTER HEBDOMADAIRE DE CHASSONS.COM

24/10/2022 Par acomputer 593 Vues

Décryptage de l’audition du collectif « un jour 1chasseur » au sénat LA NEWSLETTER HEBDOMADAIRE DE CHASSONS.COM

Il y a un an Morgan Kean était tué devant chez lui alors qu’il coupait du bois. Accident horrible commis par un chasseur qui a meurtri une famille, des amis, des voisins. Suite à ce décès, Mila Sanchez et Léa Jaillard, deux amies de la victime ont déposé une pétition « Mort, violence, abus à la chasse, plus jamais ça »le 10 septembre dernier. Celle-ci a recueilli 120 000 signatures. C’est ainsi la première fois qu’une mission de contrôlesénatoriale est créée suite à une pétition. Mercredi avait lieu la première audition dans le cadre de cette commission.Nous avons souhaité tenter de vous retranscrire ces premiers échanges et donner notre avis sur l’évolution des débats et des réponses données par les différentes parties.Décryptage de l’audition du collectif « un jour 1chasseur » au sénat LA NEWSLETTER HEBDOMADAIRE DE CHASSONS.COM Décryptage de l’audition du collectif « un jour 1chasseur » au sénat LA NEWSLETTER HEBDOMADAIRE DE CHASSONS.COM

Pour rappel, au cœur de cette pétition, les revendications du collectif sont les suivantes :

La séance a débuté avec la parole au collectif un jour 1 chasseur afin de revenir sur les faits et le déroulé de l’affaire depuis désormais un an :

Collectif un jour un chasseur : « Morgan Kean a été tué le 2 décembre 2020 alors qu’il coupait du bois dans son jardin avec une tronçonneuse à 16h45.[…] Suite à cet incident, aux quatre coins de la France, des voix s’élevaient chaque jour de plus en plus nombreuses pour dénoncer des comportements abusifs de chasseurs. Très vite, nous avons pris l’ampleur de ce problème qui dépassait l’échelle locale. Il nous était impossible de continuer à ignorer la mise en danger permanente des ruraux 7 jours sur 7 pendant six à dix mois de l’année. Nous avons décidé de réaliser un état des lieux des abus liés aux pratiques de chasse en collectant des témoignages des ruraux.

Nous leur avons permis de s’exprimer en leur donnant la parole sur notre plateforme Instagram, Facebook et twitter dont l’audience se compte en plusieurs dizaines de milliers de personnes. C’est comme cela qu’est né le collectif « un jour un chasseur », le #Meetoo de la chasse. Ce collectif a permis la libération massive de la parole des victimes de la chasse. Nous avons donc synthétisé les aspirations des ruraux et proposé des réformes pour garantir la sécurité de tous les habitants et usagers des campagnes qui demandent simplement de ne pas se faire tirer dessus chez eux, sur les chemins où ils aiment se promener. Depuis un an, nous recevons chaque jour une vingtaine de témoignages (sentiment d’insécurité, peur d’aller se promener en raison de battues non signalées, d’attaques de chiens de chasse dangereux incontrôlés,de tirs proches, d’injures, de menaces, de conflits d’usage, d’intrusion, de blessures ou de morts d’animaux domestiques, de tirs dans des maisons, des chambres d’enfants, des salons, des plaintes de gendarmerie classées sans suite, de blessures physiques et de tirs mortels). »

Les demandes du collectif dans le cadre de cette audition :

« Un législateur qui prend le risque de faire cohabiter 98% de la population avec 2% de chasseurs dont les balles sont incontrôlables et létales jusqu’à 3km doit être en mesure de gérer ce problème. Les événements dramatiques récents exceptionnellement médiatisés ses dernières semaines se répètent chaque année dans l’indifférence la plus totale*(1) et ne sont qu’une infime partie de ce que subissent les habitants et usagers de la nature en période de chasse. Si ils étaient passés là sous silence par la presse nationale et les institutions, nous nous sommes efforcés de porter la parole des ruraux pour rendre visibles ces violences, drames et abus ! »

Chassons.com : De mentionner que les accidents de chasse sont passés sous silence par la presse semble inexact. Chaque incident de chasse est en général repris par de très nombreux médias.Exemple de portée médiatique d’un accident de chasse(un homme blessé au visage) qui s’est déroulé il y a quatre semaines et qui a été relayé au sein du Figaro,LCI, Ouest France, La Dépêche et France 3.

Le rapporteur Patrick Chaizea ainsi synthétisé les propos des deux intervenantes pour ensuite poser des questions précises : « Si l’on regarde les chiffres de façon brutale, le nombre d’accidents de chasse est en forte baisse, une division par 4 pour les accidents mortels. Il semblerait en revanche que le nombre d’incidents seraient en hausse ? Quelle est votre analyse ? »

Collectif un jour un chasseur : Mila Sanchez évoque le tableau de l’OFB qui montre l’évolution des accidents entre 1999 (39 morts, soit le plus élevé) et celui de 2020 (7 morts soit le moins élevé) mais aucun chiffre ne serait calculé à l’intermédiaire ?A la question du rapporteur, disposez-vous d’éléments factuels et chiffrés ? La réponse du collectif est : « oui nous disposons d’une vingtaine de témoignages par jour sur les réseaux sociaux. »

Chassons.com : Le graphique prend en compte les 20 dernières années et l’on observe une baisse significative du nombre de morts à la chasse. Malgré un mois d’arrêt (novembre 2020), les chasseurs ont pu continuer de chasser presque normalement. Des dérogations pour chasser le petit gibier en février et le grand gibier en mars ayant été possibles dans de nombreuses régions de France. S’agissant du nombre d’incidents de chasse, celle-ci est d’une centaine par an, pour un million de chasseurs. En considérant qu’en moyenne un chasseur se rend à la chasse 6 fois par an (une fois par mois) nous pouvons considérer que l’acte de chasse unique est autour de 6 millions de sortie personnelle).S’agissant du nombre de chasseurs, s’il a effectivement diminué, jamais autant de grands animaux n’ont été prélevés depuis 20 ans. On prélevait 300 000 sangliers, 400 000 chevreuils et 40 000 cervidés en 1999, nous prélevons désormais 580 000 chevreuils,800 000 sangliers et 80 000 cervidés en 2020…On tirait ainsi près de 3 millions de munitions (grand gibier) en 2019, là où sont désormais tirés 6 millions de munitions par an. Il y a moins de chasseurs mais le nombre de munitions de grand gibier tiré a doublé.

S’agissant des incidents de chasse, il est en effet en évolution car ils n’étaient pas comptabilisés auparavant. Cette cette évolution est prise en compte depuis 2013 et n’étaient pas calculés auparavant.

Patrick Chaize : « Pouvez-vous nous donner des chiffres de l’augmentation des incidents ?Collectif un jour un chasseur : «Nous pouvons donner des témoignages mais nous ne pouvons pas donner d’éléments chiffrés ! »

Patrick Chaize : « Disposez-vous de chiffres des accidents à l’étranger, d’idées, d’exemples à suivre ? »Collectif un jour un chasseur : « Uniquement ceux fournis par le sénat et s’agissant du Royaume-Uni, il n y a pas autant de morts. »

Chassons.com : Le Royaume-Uni ne dispose d’aucune information chiffré. Pour chasser en Angleterre, un simple port d’armes suffit, aucun permis à passer, aucune épreuve théorique et pratique. Ce pays est donc très en retard par rapport au système français et n’est encore moins un exemple à suivre. En Italie, la saison dernière, 30 personnes ont été tuées à la chasse en 5 mois, 20 chasseurs et 10 non chasseurs. Il y a près de 480 000 chasseurs en ItalieEn Espagne, 51 personnes sont mortes à la chasse lors de la dernière saison. Il y a eu 605 incidents de chasse. Il y a près de 760 000 chasseurs en Espagne.

Patrick Chaize : « Avez-vous des recommandations à faire pour améliorer le fonctionnement du permis de chasser en France ? »Collectif un jour un chasseur : « Oui, l’âge, le permis de chasser se passe à seize ans, on peut donc chasser avant d’avoir son permis de voiture, l’âge est donc déterminant. Actuellement, s’agissant de la formation au permis de chasser, il y a une épreuve théorique et pratique, il faut donc une moyenne des deux, si l’on rate l’une des deux ce n’est pas grave, on peut quand même avoir le permis. »

Chassons.com :Que ce soit en Allemagne, en Espagne, au Portugal ou au Danemark, il est possible de chasser à partir de seize ans. S’agissant du permis de chasser, si vous manquez l’épreuve pratique, vous ne pouvez pas passer l’épreuve théorique. Ce n’est donc pas une moyenne des deux. Les deux disposent par ailleurs d’erreurs éliminatoires notamment dans le cadre du maniement des armes.

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Patrick Chaize : « Avez-vous une idée de l’âge des chasseurs ayant provoqué en moyenne des accidents de chasse ? »Collectif un jour un chasseur : « Nous aimerions avoir les chiffres, obtenir une certaine transparence de la part de l’OFB. Quand on regarde ces données, on ne sait pas ce qu’il y a derrière un incident. […] Ce sont ceux qui ont le permis depuis longtemps qui commettent des tirs mortels. »

Chassons.com :En France, si vousavez passé l’examen du permis de chasser, c’est que vous avez moins de 60 ans (1er examen en 1976). Par ailleurs, chaque année l’OFB communique des chiffres précis permettant de recenser les circonstances précises des accidents de chasse ( La France est d’ailleurs le seul pays d’Europe à le faire). Le document réalisé par le réseau sécurité à la chasse relève ainsi les circonstances précises de chaque accident, le mode de chasse ainsi que l’âge des auteurs.Un document de 64 pages est ainsi disponible auprès du Réseau Sécurité à la chasse de l’OFB.Pour la saison passée, les auteurs des accidents avaient : 16 ans, 33 ans, 43 ans, 50 ans, 77 ans, 81 ans et 102 ans.On ne peut donc pas affirmer que ce sont les plus anciens ou les plus jeunes qui provoquent des accidents. Par ailleurs, il est important de noter que chaque année, parmi les accidents recensés le nombre d’auto accident est en moyenne de 30%.

Patrick Chaize : « En quoi le fait d’interdire la chasse le mercredi et le dimanche garantirait plus de sécurité ? »Collectif un jour un chasseur : « Il faudrait au minimum interdire la chasse le dimanche car il y a environ 15 millions de ruraux pour un million de chasseurs. […] Cela fait donc au moins 14 millions de ruraux non chasseurs qui ne peuvent pas aller se promener la moitié de l’année. »

Patrick Chaize : « Je vous rassure il n y a pas 14 millions de personnes qui vont se promener tous les dimanches. »

Chassons.com :Dans les forêts domaniales (publiques), la chasse est interdite le dimanche. Dans les forêts privées, des panneaux sont positionnés aux abords des forêts pour signaler la présence de chasseurs. Voici un argumentaire rédigé par Maître de la Ferté-Sénectère expliquant en quoi le fait de supprimer la chasse le week-end ou pendant les vacances n’aurait pas d’incidence sur le nombre d’accidents. « Dans la mesure où les forêts domaniales ne sont pas chassées les weekends et que 90 % des accidents sont subis par les chasseurs eux-mêmes, la proposition d’interdire la chasse les week-ends et pendant les vacances scolaires n’aurait aucun effet sensible pour améliorer la baisse des accidents de chasse. »

Patrick Chaize : « Vous avez parlé de notions de distance de sécurité par rapport aux habitations. C’est une donnée aujourd’hui qui n’existe pas ? »

Chassons.com :Voici la circulaire relative à la chasse, à la sécurité publique et à l’usage des armes à feu du 15/10/82.

Patrick Chaize : « Quelle serait la bonne distance selon-vous en fonction des armes à attribuer pour la chasse? »Collectif un jour un chasseur : « Nous avons des armes qui sont létales à plus de 3 kilomètres et qui traversent des baies vitrées, des maisons ou des murs. Si ces armes sont utilisées, il faut être certain qu’à 3 kilomètres elles ne peuvent plus toucher quelqu’un. Il faut donc disposer d’un périmètre de sécurité qui permettrait à cette balle de ne toucher personne […] A priori on ne va pas toucher un sanglier à 2 kilomètres. »

Chassons.com :L’objectif est en effet de ne pas tuer un animal à plus d’un kilomètre (ce qui par ailleurs compte tenu de nos biotopes et de l’utilisation de nos optiques est impossible). En battue, les postés sont contraints de tirer en moyenne entre 30 et 100 mètres. La règle veut qu’au-delà de respecter les 30 degrés, votre tir soit fichant et que la munition se fige au sol si elle n’atteint pas sa cible. En moyenne la plupart des animaux sont tirés à une distance de 15 – 50 mètres. Depuis une dizaine d’années, les chasseurs ont la possibilité de s’entraîner au tir de chasse en battue dans des cinétirs à balle réelle ou des sangliers courants.

La pratique de la chasse interdit ainsi de :– Tirer avec des armes à feu sur les routes et chemins publics, sur les voies ferrées oudans les emprises ou enclos dépendant des chemins de fer.– Tirer en direction ou au-dessus de ces routes, chemins ou voies ferrées.– Tirer en direction des lignes de transport électrique ou de leurs supports.– Tirer en direction des stades, lieux de réunions publiques en général et habitations particulières (y compris caravanes, remises, abris de jardin) ainsi que des bâtiments et constructions dépendant des aéroports.

Patrick Chaize : « Dans votre pétition, vous déplorez le manque d’information s’agissant du fichier d’acquisition et de détention d’armes. La législation change au 1er janvier. Vous demandez également un meilleur contrôle de la détention d’armes, quelles sont vos recommandations en la matière ? »Collectif un jour un chasseur : « Euh, on ne sait pas, euh, je ne sais pas où la connexion ne se fait pas. Dans les cas que l’on cite, des cas de personnes ayant été condamnées pour violences conjugales, un père a tué sa fille avec un fusil de chasse. Cette personne avait déjà porté plainte contre elle, comment ces gens-là ont encore des armes chez eux ? Qui doit retirer les armes ? Il y a donc des féminicides mais aussi des homicides. Nous aimerions connaître les comportements à risques, pouvoir les identifier, avec un contrôle psychologique, psychiatrique pour pouvoir passer un permis de chasser. »

Chassons.com : Le Fichier National des personnes Interdites d’Acquisition et de Détention d’Armes (FINIADA) prévu par le Code de la Sécurité Intérieur a été créé officiellement par un décret récent. Il recense toutes les personnes qui, soit à la suite d’une condamnation, d’un traitement psychiatrique ou d’une décision préfectorale, ne peuvent ni acquérir ni posséder une arme. En parallèle, lanouvelle réglementation des armes (SIA) a pris effet auprès des armuriers français depuis un an. S’agissant de la réglementation pour les particuliers, celle-ci prendra effet au 1er janvier 2022. Ce nouveau système de déclaration des armes français est désormais certainement l’un des plus précis en Europe. L’état a désormais à disposition le recensement complet des armes par chasseur.

Patrick Chaize : S’agissant des questions pénales, vous dénoncez les refus de plainte ou le classement sans suite de ces plaintes. Avez-vous des exemples précis sur ces dires ? Les forces de l’ordre devraient-elles être mobilisées à ce sujet ?

Collectif un jour un chasseur : « Nous avons des témoignages de personnes qui n’ont pas osé porter plainte de peur de représailles ou d’autres qui ont vraiment porté plainte et que l’on a intimidées par la suite. Dans les villages, tout le monde se connaît, les gens n’osent pas porter plainte. Nous avons le cas d’un jeune homme qui a eu une altercation avec un groupe de chasseurs, la gendarmerie avait donné le numéro de portable de cette personne à partir de la plaque d’immatriculation. Il y a des liens de connivence entre la gendarmerie et les chasseurs, le maire et les chasseurs. Il faudrait donc qu’il y ait un référent de gendarmerie extérieur pour gérer ce type d’altercation. »

Patrick Chaize : « Les gendarmes qui usent de ces méthodes se mettent dans une situation qui semble assez répréhensible. »Collectif un jour un chasseur : « Nous avons un autre exemple, d’une plainte qui n’a pas donné suite avec un chasseur qui avait tiré dans une chambre d’enfant à Montpellier et dont la plainte n’avait pas été prise en compte. »

Chassons.com : Sauf si plusieurs munitions ont été tirées à Montpellier dans une chambre d’enfant, voici le jugement de cette affaire. « Le prévenu a été condamné à quatre mois de prison avec sursis et à l’interdiction de porter une arme pendant cinq ans. Il devra également payer les dégâts, à hauteur de 600 €, verser 1 000 € de dommages et intérêts à la partie civile ainsi que 1 000 € pour les frais de justice. »

Patrick Chaize : S’agissant de la prise en charge des victimes, quelle est votre demande ?Collectif un jour un chasseur : « Nous avons été choqués de voir qu’il n’y avait aucune prise en charge particulière alors même que c’est une mort violente. […] Le fait que personne n’ait demandé au frère de leur amievictime d’un tir mortel si celle-ci avait besoin de quelque chose, cela pose question. »

Chassons.com : En effet, il semble désolant qu’aucune aide psychologique ne soit prévue pour l’entourage des victimes des accidents de chasse.

Patrick Chaize : Dans le cas que vous mentionnez il y a une procédure en cours qui devrait donner lieu à un certain nombre d’éléments et de sanctions.

Dominique Estrosi Sassone : « Sur les accidents récents, avez-vous pu analyser les causes de ces accidents ? Ce sont plutôt de mauvaises manipulations ou des imprudences de la part des chasseurs ? Y a-t-il une analyse des causes ? Quelles sont-elles ? »Collectif un jour un chasseur : « Nous aimerions connaître la transparence des chiffres qui sont donnés par l’OFB. Euh, nous allons lire des choses dans la presse, pour donner des chiffres et des analyses, c’est un travail qui doit être fait avec ces données sous les yeux.Quand on a un président représentant des chasseurs national qui dit que même si les règles de sécurité étaient respectées il y a un risque. Ces règles sont donc inopérantes. »

Chassons.com : Chaque année l’OFB publie des statistiques précises mentionnant avec exactitude la cause des accidents de chasse. Nous avions d’ailleurs réalisé une vidéo explicative à ce sujet avec l’OFB en 2020.

Dominique Estrosi Sassone : Est-ce que c’est plutôt lors de chasses en battue ou en chasses individuelles ?Collectif un jour un chasseur : « Dans le cas des tirs mortels, les armes utilisées en battue sont extrêmement puissantes et sont mortelles. Il y a beaucoup d’incidents qui se passent avec des ricochets et de l’explosion de plomb. Cela n’empêche pas que si la personne ne meurt pas, celle-ci est quand même blessée. »

Chassons.com : Voici les travaux précis de l’OFB

Il y a autant de personnes tuées à la chasse au petit et au grand gibier. Le problème ne vient donc pas du type d’arme mais bien de son utilisation.

Dominique Estrosi Sassone: « Vous dîtes dans votre pétition qu’il faut interdire la chasse le mercredi ou le dimanche. Est-ce que pour vous cela pourrait être entendable que, plutôt que d’interdire la chasse certains jours, l’isolement de certaines zones interdites à la chasse serait-il possible ? Mieux sécuriser ces zones boisées est-il une possibilité ? »Collectif un jour un chasseur : « C’est insuffisant car il n y a pas de murs dans les forêts pour arrêter les balles. J’ai par ailleurs une question, pour une balle qui touche quelqu’un dans sa voiture et qui meurt, combien de balles traversent nos routes et nos chemins et ne touchent aucun obstacle. »

Chassons.com : Nous n’avons pas de statistiques précises sur le nombre de coups de fusil / carabine tirés chaque année en France. Le nombre de munitions de grand gibier tirées est autour de 6 millions, celui du petit gibier pourrait raisonnablement être dix fois plus important si l’on comptabilise la chasse du petit gibier sédentaire et migrateur. Ce qui est certain, c’est que le ratio du nombre de munitions tirées (entre 50 et 100 millions) rapporté au nombre d’incidents (une moyenne de 130 par an) donne une indication de la dangerosité de cette pratique.

Daniel Salmon : « Merci pour votre travail de compilation, parce qu’il y a plein de choses que l’on ne connaît pas parce que l’on ne trouve que ce que l’on cherche. Vous avez eu par votre site de nombreux échos, de nombreux témoignages que nous n’aurions pas eus autrement. Vous parlez de la partie immergée de l’iceberg, on est complètement là. S’agissant du dimanche et du mercredi sans chasse, est-ce pour vous insuffisant, est-ce le minimum ? »

Collectif un jour un chasseur : « Le dimanche est la priorité du collectif. »

Chassons.com : Une compilation de témoignages est-il l’exacte réalité du système ? Un chasseur a communiqué une série de faux témoignages auprès du collectif afin de voir si ces derniers vérifiaient la véracité des informations. Le journaliste Richard Sur Terre développe ainsi ces incohérences dans une vidéo explicative. Les informations reçues par le collectif ne sont donc pas vérifiées, pire, elles sont même modifiées et chargées !Voici une vidéo réalisée par un journaliste d’investifation cynégétique et permettant de mettre en relief le fonctionnement de la collecte du collectif dans le cadre des témoignages reçus sur les réseaux.

Daniel Salmon : « Quelles sont vos relations avec le monde de la chasse, les habitants de votre terroir ? Y a-t-il une vraie écoute, faîtes-vous l’objet d’intimidation ? »Collectif un jour un chasseur : « Nous avons eu des échanges avec les chasseurs, nous sommes régulièrement insultés, mais on s’y attendait. »

Daniel Salmon : « Comment voyez-vous la régulation du grand gibier ? Avez-vous des pistes de réflexion ?Collectif un jour un chasseur : « Si nous considérons que nous sommes obligés de réguler la population de sangliers, nous pensons que cela doit être mis en place et contrôlé par l’état. Selon nous, nous ne pouvons pas donner ce pouvoir-là à des gens qui ne sont pas formés ni pour chasser, ni pour manier des armes, ni pour gérerla biodiversité. En leur donnant ce droit là on permet aux chasseurs de dire qu’ils sont plus victimes que les promeneurs, les cyclistes à être là parce qu’ils sont en mission d’intérêt général. Il faut que tout cela soit professionnalisé. »

Chassons.com : Les chasseurs aménagent, contrôlent, sauvegardent et produisent 2,9 milliards d’euros de biodiversité par an grâce au bénévolat des chasseurs. Le canton de Genève qui a tenté cette gestion doit dépenser chaque année 1 million d’euros pour une gestion de 24 000 hectares (soit 41€ à l’hectare). En cumulant les28 millions d’hectares agricoles en France ainsi que les 16 millions de forêts, nous arrivons à 44 millions d’hectares de gestion cynégétique en France. Le coût d’une gestion faunistique de l’état serait donc en gros de 1.804 000 000 euros sans compter les dégâts de gibier et la perte sèche en biodiversité.

Serge Mérillou : « Je suis surpris de la masse d’information que vous avez pu recueillir. Existe-t-il d’autres associations qui vous aident ? Car si vous avez réussi à deux à faire cela, il serait possible de faire encore plus. Je suppose que l’OFB aura la possibilité de nous communiquer de la matière, des documents. Par ailleurs, existe-t-il d’autres méthodes biologiques pour réguler des animaux, que d’en lâcher ou d’avoir des quantités d’animaux qu’il faut ensuite réguler. »

Collectif un jour un chasseur : « Nous ne sommes pas aidés, nous sommes quatre dans le collectif. Nous avons beaucoup d’abonnés qui nous relaient des échos d’accidents. Nous avons des gens qui nous aident parce qu’ils ont envie de témoigner. S’agissant de la régulation, un test a été fait vers Barcelone avec la stérilisation des sangliers. Il y a des exemples à prendre de nos voisins européens. Nous avons l’exemple du canton de Genève où la chasse est interdite. Depuis la régulation des sangliers se fait par des professionnels la nuit (on les tue quand même). Il y a des points d’agrainage qui sont précis, qui sont connus. Il y a un calcul avec le nombre exact d’animaux qu’il faut tueret ensuite il y a des gens envoyés par l’état qui tuent tant de sangliers. Il n y a aucun risque pour la population humaine. Et tout ça depuis un mirador. »

Chassons.com : Comme indiqué dans la réponse précédente, la gestion de 24000 hectares ne peut pas corroborer celle de 44 millions d’hectares. Cette règle a d’ailleurs été explicitée par l’ethologue Manue Piachaud. Voici par ailleurs un état des lieux de la chasse dans le canton de Genève depuis 40 ans avec le prélèvement de près de 30 000 animaux en trente ans S’agissant des tirs de régulation, s’ils s’effectuent en effet la nuit, ils sont réalisés en voiture avec des optiques thermiques et non de jour sur mirador. S’agissant du test de stérilisation à Barcelone, voici la source : « Pour administrer le vaccin, les sangliers sont capturés et mis sous sédation avec une fléchette. Toutefois, au bout d’un an ou deux, les sangliers adultes ont besoin d’une deuxième dose pour maintenir les effets du vaccin. »

Franck Menonville : « Est-il possible d’entrevoir la possibilité de mieux encadrer, mieux communiquer sur les jours de chasse dans les territoires. Vous le savez dans un massif forestier il n y a qu’une infime partie qui est chassée, peut-être faudrait-il mieux anticiper, déclarer pour que les espaces puissent être mieux partagés.

Collectif un jour un chasseur : « Il n y a pas de murs dans les forêts ou dans les massifs montagneux donc isoler la chasse n’est pas suffisant dans la mesure où les armes ont des portées de plus de 2 kilomètres. C’est aux promeneurs de s’adapter, donc une majorité de ruraux face à une minorité armée. Ce qui est sûr c’est qu’il y a des progrès à faire en termes de communication car les habitants des villages ne savent pas quand il y a une battue, sur quel périmètre elle s’étend et sur quel périmètre ils peuvent se promener. Une battue est mobile et se déplace et cela n’empêche pas de tomber sur un chasseur solitaire à l’affût, cela dépasse donc le simple constat de la chasse collective. »

Chassons.com : Les forêts françaises ont toutes un propriétaire. Qu’il soit un particulier, une collectivité locale, ou l’Etat, le propriétaire peut s’il le désire en interdire l’accès au grand public à l’exception des chemins communaux ou routes jouxtant ou traversant la forêt qui ne peuvent être fermés au public à la seule initiative du propriétaire riverain. C’est pour cela que les organisateurs de chasses collectives ont l’obligation d’apposer des panneaux « chasse en-cours » aux abords des voies publiques qui bordent ou traversent leur territoire afin de prévenir le grand public. D’ailleurs, certains acteurs publics vont plus loin dans la démarche de partage d’espace en période de chasse en utilisant par exemple l’application Melckone qui permet de géolocaliser les zones de chasse pour en informer les habitants qui souhaiteraient se promener sur ce secteur. Cette application gratuite pour les utilisateurs doit être mise en place par une collectivité locale ou par les institutionnels. L’application Melckone est notamment utilisée depuis 2017 par l’ONF et diffuse pour la saison 2021/2022 plus de 2 000 chasses sur plus de 150 000 hectares.

Maryse Carrère : « Nous n’avons pas parlé de problèmes de l’alcool. Y a-t-il des points là-dessus ? »Collectif un jour un chasseur : « Nous avons été choqués de voir que l’alcool n’était pas interdit à la chasse. Dans les témoignages, cela revient assez régulièrement, de gens qui témoignent de repas arrosés et qui vont chasser ensuite. Ce sera plutôt des témoignages de personnes ayant subi des altercations ou sur la route… »

Daniel Salmon: « Nous restons dans l’amateurisme car si nous sommes juste des gens qui collectent et nous avons très peu de données, même dans l’accidentologie, est-ce qu’il y en a plus l’après-midi que le matin. Ne faudrait-il pas interdire la chasse l’après-midi, mais avec l’OFB nous devrions avoir des informations. »

Conclusion : Il est prévu près de 40 auditions pendant 6 mois…