Familles d'accueil de la DPJ: Parents d'emprunt pour enfants vulnérables
Alors que s'amorce la commission Laurent sur les droits de l'enfant et la protection de la jeunesse, des familles d'accueil ouvrent la porte sur leur réalité.
Un texte d'Anne Marie Lecomte
Pour déplacer sa famille, Patricia* loue à 1100 $ par mois une fourgonnette 15 passagers. C’est qu’elle s’occupe de ses propres enfants et des six autres que lui a confiés la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).
Mon mari dit que je suis hyperactive
, plaisante cette quadragénaire de la Mauricie.
Jeune, Patricia rêvait d’avoir une grosse famille, mais pas nécessairement d’être enceinte. Dès ses 18 ans, elle s’est proposée comme mère d’accueil à la DPJ, mais on m’a dit que j’étais trop jeune
.
À 25 ans, elle est devenue famille d’accueil alors qu’elle était encore célibataire, ce qui n’était pas courant à l’époque
.
Sa formation d’éducatrice spécialisée a aidé sa cause, croit-elle. Elle côtoyait des jeunes en difficulté et se disait : Mon Doux! Si je les avais plus que quelques heures par jour, je pourrais faire la différence
.
Selon les termes de la Loi sur la protection de la jeunesse, les familles d’accueil sont des milieux de vie substituts qui offrent des conditions de vie favorisant une relation de type parental dans un contexte familial.
Au 31 mars 2019, des 24 076 enfants qui étaient pris en charge par la DPJ :