Leucorrhées : tout savoir sur les pertes blanches ou pertes vaginales

13/12/2022 Par acomputer 604 Vues

Leucorrhées : tout savoir sur les pertes blanches ou pertes vaginales

Les leucorrhées désignent des sécrétions blanchâtres provenant du vagin ou du col de l’utérus. Elles sont normales à partir de la puberté jusqu'à la ménopause. Cependant en cas de pertes malodorantes, colorées et accompagnées de démangeaisons, elles peuvent être le signe d'une infection. Il est alors nécessaire de consulter. On fait le point avec le docteur Olivier Marpeau, chirurgien gynécologue à Aix en Provence.Leucorrhées : tout savoir sur les pertes blanches ou pertes vaginales Leucorrhées : tout savoir sur les pertes blanches ou pertes vaginales

Définition : qu'est-ce que sont les pertes blanches ?

Les leucorrhées (également appelées pertes blanches) désignent des écoulements vaginaux non sanglants, (contrairement aux règles ou aux métrorragies qui correspondent à des saignements survenant entre les règles).

Les pertes blanches sont le plus souvent un phénomène physiologique normal chez la femme. Elles sont dues aux sécrétions de glaire cervicale et des glandes annexes (glandes de Skène et Bartholin) et à la desquamation vaginale. Elles apparaissent à partir de la puberté et disparaissent progressivement à partir de la ménopause.

Ces sécrétions de couleur blanchâtre sont plus ou moins abondantes selon les patientes et en fonction de la période de leur cycle menstruel. En effet, les leucorrhées augmentent lors de l'ovulation (la glaire est alors plusabondante et semblable à du blanc d'œuf). Ces pertes ne sont pas associées à des brûlures, à des démangeaisons ou à tout autre symptômes général. Elles ne dégagent aucune odeur.

Le signe d'une infection en cas de leucorrhées colorées, odorantes, douloureuses

Toutefois, si les leucorrhées sont colorées, odorantes, douloureuses (brûlures), accompagnées de prurit ou de symptômes généraux (fatigue, fièvre...), nous parlons de pertes blanches pathologiques. Dans ce cas, les pertes blanches sont le signe d'une infection à identifier afin de la traiter.

"Dans la majorité des cas, il s'agit d'infections génitales basses. Elles peuvent être provoquées par une mycose liée la prolifération de la levure candida albicans. Les pertes sont alors abondantes, grumeleuses et associées à des démangeaisons.Parfois, les pertes blanches sont liées à une vaginose. Cette dernière correspond à un déséquilibre de la flore vaginale entre une perte de lactobacilles (flore de Döderlein) et une prolifération d'autres bactéries du vagin (comme leGardnerella vaginalis ou Peptostreptococcus)" selon le docteur Olivier Marpeau, chirurgien gynécologue à l'Hôpital Privé de Provence.

Il arrive aussi que les leucorrhées soient le symptôme d'une infection sexuellement transmissible (IST). Dans ce cas, elles résultent d'un agent infectieux transmis par le partenaire sexuel : une bactérie (chlamydia, gonocoque ou blennorragie, mycoplasme) ou le parsasite trichomonase vaginalis.

Plus rarement, les leucorrhées peuvent être le signe d'un ectropion (immaturité ducol de l’utérus), d'un cancer de l’utérus ou d'une tumeur bénigne.

Lorsque les pertes blanches ne traduisent pas une infection, il n'y a pas lieu de les traiter. "Certaines patientes se plaignent d'avoir des pertes trop abondantes. Il n'y a alors par grand-chose à faire. Parfois, la prescription d'une pilule contraceptive ou de probiotiques pour rééquilibrer la flore vaginale permet de voir diminuer les leucorrhées. À l'inverse pour les femmes qui se plaignent de sécheresse vaginale, il existe beaucoup de solutions : gel, crèmes, ovules lubrifiants, laser vaginal..." explique le spécialiste.

En cas d'infection, le médecin prescrit un traitement adapté rapidement afin que l'agent pathogène n'atteigne pas les voies génitales hautes (utérus, trompes...). Leplus souvent à base d'antifongiques ou d'antibiotiques selon l'agent pathogène causal.

Pertes blanches normales ou pathologiques : quelle différence ?

Leucorrhées : tout savoir sur les pertes blanches ou pertes vaginales

On distingue les leucorrhées physiologiques normales des leucorrhées pathologiques.

Les leucorrhées physiologiques

Elles correspondent à des sécrétions vaginales normales chez la femme. Elles apparaissent à partir de la puberté et se raréfient à la ménopause. La période préovulatoire et la grossesse augmentent leur quantité. Ces pertes proviennent de :

Les pertes physiologiques ne sont pas accompagnées d'irritation, ni d'odeur et ne sont pas le signe d'une infection (elles ne contiennent d'ailleurs pas de globules blancs ou polynucléaires). Leur abondance ou au contraire leur absence (sécheresse vaginale) peut être parfois source de gêne pour la patiente.

Les leucorrhées pathologiques

Ce sont des pertes vaginales symptomatiques d'une infection.Elles sont colorées (jaunâtres, verdâtres...) ou blanches, ont parfois une mauvaise odeur et peuvent contenir du sang. Elles sont parfois associées à d'autres symptômes locaux (brûlures, prurit...) ou généraux (fièvre, fatigue, douleurs du bas-ventre...). Elles traduisent le plus souvent une infection génitale basse liée à un déséquilibre de la flore microbienne génitale (mycose, vaginose) ou à une infection sexuellement transmissible (chlamydiose, gonorrhée, mycoplasme, trichomonase vaginalis).

Plus rarement les leucorrhées pathologiques sont le signe d'un cancer du col de l'utérus ou d'une tumeur bénigne.

Attention, l’ectropion (c'est-à-dire lorsque la muqueuse normalement présente dans l’utérus est extériorisée dans le vagin) peut aussi provoquer une sécrétion importante de leucorrhées. Il n'y a alors aucun risque particulier.

Causes : qu'est-ce qui provoque les pertes blanches ?

Les leucorrhées physiologiques sont normales chez les femmes entre le début de la puberté et la ménopause. Elles sont dues à l’action des œstrogènes permettant leur production par la desquamation vaginale et l'activité de la glaire cervicale . Elles sont plus ou moins abondantes d'une femme à l'autre. Elles augmentent en période préovulatoire et pendant la grossesse.

Les leucorrhées pathologiques sont provoquées le plus souvent par une infection génitale basse induite par :

Déséquilibre de la flore vaginale : quelles causes ?

Le vagin est un écosystème dynamique qui possède de nombreux micro-organismes. La flore dominante est nommée Bacille de Döderlein. Ce lactobacille tapisse la muqueuse vaginale et transforme le glycogène (contenu dans les cellules vaginales et cervicales) en acide lactique. Cet acide explique le pH acide du vagin qui est un facteur protecteur contre la prolifération bactérienne et fongique. Une hygiène intime excessive ou encore des frottements (liés au port de vêtements trop serrés, à des rapports sexuels prolongés... ) peuvententraîner un déséquilibre de la flore vaginale qui se traduit par une trop grande proportion de bactéries ou champignons dont le nombre est habituellement limité au sein de la flore. Nous parlons de mycose (liée à la multiplication du champignon candida albicans) ou de vaginose (liée à la prolifération de bactéries comme gardnerella vaginalis ou Peptostreptococcus...).

Quels sont les facteurs de risque des pertes blanches ?

Les pertes blanches sont physiologiques chez la femme ( apparaissant à partir de la puberté et se raréfiant à la ménopause). Les facteurs de risque d'une augmentation des pertes blanches sont la période préovulatoire et la grossesse.

Les facteurs de risque de pertes blanches pathologiques (qui sont odorantes, colorées et associées à d'autres symptômes comme des démangeaisons ou une altération de l'état général) sont :

Comment se manifestent les pertes blanches ?

Les leucorrhées physiologiques ne s’accompagnent que de quelques signes. Elles sont :- de quantité variable ;- claires ;- non odorantes.

Les symptômes des leucorrhées pathologiques

Les leucorrhées pathologiques peuvent se présenter de manière variable, selon leur cause :

Elles peuvent être associées à d’autres signes :

Toute leucorrhée suspecte (même les leucorrhées d’allure physiologique inquiétante) doit être prise au sérieux. Elle nécessite une consultation médicale ou gynécologique.

Quels conseils de prévention ?

"Certaines patientes se plaignent de pertes blanches trop abondantes. Mais si elles ne sont pas symptomatiques d'une infection, il n'y a pas de raison de les traiter. En outre, il n'existe pas de traitement efficace contre les pertes blanches. Parfois, lorsque la patiente est très gênée, il est possible de prescrire une pilule contraceptive ou des probiotiques qui peuvent réduire les sécrétions vaginales", selon Olivier Marpeau, chirurgien gynécologue.

Pour prévenir les infections, à l’origine des leucorrhées pathologiques, il est recommandé de :

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Comment savoir si les pertes vaginales sont pathologiques ?

En cas de pertes blanches mal odorantes ou générant des démangeaisons, il est recommandé de consulter un gynécologue. Ce dernier pratiquera :

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Quels sont les traitements des pertes blanches pathologiques ?

Que faire contre des pertes blanches trop abondantes ?

Il n’existe pas de traitement pour les leucorrhées physiologiques même si elles sont abondantes. Parfois le médecin peut prescrire une pillule contraceptive ou des probiotiques afin de réduire leur quantité. En outre, la simple utilisation de protège-slips peut permettre d’améliorer le confort de la femme.

Que faire en cas d'absence de pertes blanches (sécheresse vaginale) ?

En cas de sécheresse vaginale (insuffisance voire absence de pertes blanches), notamment dans le cadre de la ménopause, le médecin offre plusieurs solutions aux patientes :

Si la sécheresse vaginale est liée à la prise d'un contraceptif hormonal, votre gynécologue peut vous proposer de changer ce moyen de contraception. Enfin si la sécheresse vaginale gêne les rapports sexuels, vous pouvez consulter un sexologue, allonger le moment des préliminaires, communiquer de ce problème avec votre partenaire sexuel afin d'adapter avec lui vos pratiques sexuelles.

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Que faire en cas d'infection vaginale (leucorrhées pathologiques)?

En cas de pertes blanches abondantes, mal odorantes et colorées (jaunâtres à verdâtres), il est recommandé de consulter un gynécologue car elles pourraient être le signe d'une infection. En cas d'infection, le traitement dépend de l'agent pathogène causal :

Des traitements par voie orale en cas de mycose récidivante existent également.

Chlamydial’azithromycine en dose unique d’1 gramme ou par la doxycycline 100 mg, deux fois par jour pendant 7 jours.
Gonocoque administration d’une céphalosporine en dose unique : soit la ceftriaxone par voie injectable, soit la céfixime par voie orale.
Trichomonase vaginalisUne seule dose de métronidazole ou de tinidazole.

De façon générale afin de prévenir les infections et de prendre soin de votre flore vaginale, il est recommandé d'adopter une toilette intime (mais non intrusive!) à raison d'une fois par jour avec un savon alcalin.

Le laser ou la cryothérapie (froid) permettent de limiter des leucorrhées gênantes lors d’ectropion.

Lors de la survenue d’un cancer, un traitement particulier est instauré.

Entretien avec le docteur Olivier Marpeau, chirurgien gynécologue à l'Hôpital privé de Provence.

https://www.docteurmarpeau.com/

"Chapitre 21 Infections génitales de la femme. Leucorrhées", CNGOF (Collège national des gynécologues et obstétriciens français).

"Présentation des infections vaginales", Oluwatosin Goje, 2021.

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Auteur :
Dora Laty, Journaliste santé bien-être
Expert : Dr Olivier Marpeau, chirurgien gynécologue à l'Hôpital privé de Provence
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