Nike et Coca veulent continuer les importations de produits fabriqués de force par les Ouïgours en Chine

14/02/2022 Par acomputer 859 Vues

Nike et Coca veulent continuer les importations de produits fabriqués de force par les Ouïgours en Chine

Nike et Coca œuvreraient en toute discrétion contre un projet de loi américain prévoyant d'interdire les importations de biens fabriqués grâce au travail forcé de la minorité ouïgoure dans la région du Xinjiang en Chine.

À écouter-MondeLa persécution des Ouigours en Chine est devenue un enjeu international majeur3 min

Envoyés dans les usines du Xinjiang, ils ne sont pas libres de leurs mouvements, et sont surveillés électroniquement ou par des gardes de sécurité. Certains sont emmenés de force dans d'autres usines du pays, loin de leurs familles.

Une liste de 82 entreprises impliquées

Un rapport australien très fourni sur le travail forcé des Ouïgours en Chine a été publié en mars dernier par l'ONG ASPI . Il est intitulé : "Des Ouïgours à vendre".

Ce rapport accuse le gouvernement chinois d'organiser le travail forcé de la minorité ouïgoure, dans des usines de sous-traitants des grandes marques internationales. 82 multinationales sont nommées comme étant des entreprises travaillant en 2019 avec ces sous-traitants exploitant les Ouïgours.

Parmi les marques citées : Abercrombie & Fitch, Adidas, Alstom, Amazon, Apple, ASUS,BMW,Calvin Klein, Electrolux, Gap, Google, H & M, Huawei, Lenovo, LG, Microsoft, Samsung, Tommy Hilfiger, Uniqlo, Victoria’s Secret,Volkswagen, etc.

La plupart des marques préfèrent nier

Dans un communiqué, Coca-Cola précise "interdire tout type de travail forcé dans sa chaîne de fabrication" .

Concernant le texte américain à Washington, les lobbyistes de marques comme Nike ou Coca-Cola affirment être "contre toute forme de travail forcé" mais préviennent : les contraintes imposées par la loi pourraient faire des ravages sur les chaines de production chinoises. Le Xinjiang produit beaucoup de matières premières comme le coton, le charbon, le sucre, et le polysilicium, et fournit les usines chinoises de chaussures et de vêtements.

Chez Nike, Greg Rossiter, directeur de la communication, maintient que la marque "n'a pas fait de lobbying contre le texte" mais a au contraire eu des "discussions constructives" avec des personnes travaillant au Congrès américain "afin d'éliminer le travail forcé et protéger les droits de l'homme". Selon Nike, aucun de ses produits n'a été identifié comme venant du Xinjiang et ses fournisseurs chinois n'utilisent pas de produits venant de cette région. Sauf que l'usine travaillant dans le Xinjiang pour Nike aurait employé environ800 femmes ouïgoures fin 2019 et près de sept millions de paires de chaussures Nike en sont sorties. Cette usine est entourée de barbelés et de gardes, comme le montre cette photo tweetée par une journaliste australienne :

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Au pied du mur, certaines marques prennent des engagements

En septembre dernier, le géant suédois H&M a annoncé rompre toute relation avec son fournisseur chinois qui faisait fabriquer des vêtements dans la région.

Une décision qui est arrivée un mois après l'annonce du groupe français Lacoste :