Travail forcé de Ouïghours : H&M rompt avec un fournisseur chinois du Xinjiang
Par Mélody ThomasPartagerEnvoyer par e-mail
Je certifie ne pas envoyer d'e-mail indésirableCe mardi 15 septembre, le géant Suédois H&M a pris la parole et annoncé cesser sa collaboration avec un fournisseur chinois situé dans la province du Xinjiang en raison d'accusation de travail forcé sur les Ouïghours.Ce mardi 15 septembre, H&M a annoncé rompre toute relation avec un producteur de fil chinois. Après adidas et Lacoste en juin dernier, la marque de prêt-à-porter devient ainsi la troisième a annoncer qu'elle ne travaillerait plus avec des sous-traitants potentiellement impliqués dans l'exploitation des travailleurs forcés Ouïghours.
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Le 28 février dernier, le think tank Australian Strategic Police Institute publiait son rapport selon lequel de nombreuses marques, notamment de mode, bénéficient du travail forcé des Ouïghours de par leur collaboration avec des manufactures situées dans la région du Xinjiang, principale zone de production de coton du pays.D'après ce rapport, depuis 2017 plus d'un million d'Ouïghours et de minorité musulmanes turcophones auraient disparu dans des "camps de rééducation". Selon eux, leur recherche "fournit des preuves de l'exploitation de la main-d'œuvre ouïghoure et de l'implication d'entreprises étrangères et chinoises, peut-être sans le savoir, dans des violations des droits de l'homme".Parmi les marques interpellées, on retrouve Abercrombie & Fitch, adidas, Calvin Klein, Gap, H&M, Lacoste, The North Face, Polo Ralph Lauren, Puma, Tommy Hilfiger, Uniqlo, Victoria’s Secret, Zara* ou encore Fila. Interpellées par des particuliers ou des personnalités médiatiques et politiques, les intéressées n'ont plus d'autre choix que de répondre, et a minima d'enquêter sur les manufactures auxquelles elles font appel. Le 14 septembre, le gouvernement américain a de son côté annoncé interdire l'importation de coton et de biens originaires de la région chinoise du Xinjiang. Nous ne tolérerons pas des pratiques illégales, inhumaines et abusives de travail forcé parmi les fournisseurs des États-Unis", avait déclaré Mark Morgan, le chef des Douanes.À Bruxelles, l'Europe demande au gouvernement chinois d'accepter des observateurs européens afin de faire la lumière sur les accusations qui lui sont faites, ce à quoi la Chine a déclaré accepter, ce 15 septembre 2020, la venue d'observateurs européens.
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"Même s'il n'y a aucun signe de travail forcé dans ce moulin de Shangyu, nous avons décidé, en attendant d'avoir plus d'informations sur ces allégations de travail forcé, d'éliminer progressivement cette relation commerciale avec Huafu Fashion Co, indépendamment de la situation et de la spécialité, pour les prochains 12 mois", a ainsi indiqué le groupe H&M, sommé de répondre depuis des semaines sur sa relation avec ce fournisseur.
Cité dans le rapport d'Australian Strategic Police Institute, le fabricant de fil teint Huafu est accusé de s'approvisionner au Xinjiang et donc de faire parti des bénéficiaires de l'exploitation des Ouïghours. En rompant avec son fabricant, le groupe a également assuré qu'il allait mener "une enquête dans toutes les fabriques de vêtements avec laquelle (il) travaille en Chine".
*le groupe Inditex indique n'avoir aucune relations commerciales avec des usines au Xinjiang et pratiquer la tolérance-zéro quant au travail forcé dans sa chaîne d'approvisionnement.
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