Test | Dorsale Bluegrass Seamless : le confort sans concession - Vojo Magazine
Avec sa Seamless, Bluegrass affiche un objectif clair : bousculer le monde de la protection dorsale grâce à un produit technique et résolument haut de gamme alliant confort, respirabilité et effet anti-odeurs. Mais ces grandes ambitions se confirment-elles sur le terrain ? Réponse :
Cette nouvelle protection dorsale, nous vous la présentions déjà en détails lors de son arrivée sur le marché en mars dernier. Une présentation à retrouver ici : https://www.vojomag.com/news/nouveaute-bluegrass-seamless-d3o-la-dorsale-premiere-couche
Nous sommes donc face à une dorsale « seamless », autrement dit sans couture, faite d’une seule pièce et à enfiler comme un t-shirt. Mais plutôt que de t-shirt, on devrait en fait parler de première couche technique puisque toute la philosophie du produit est là : un gilet de protection porté au plus près du corps, avec un effet seconde peau, façon sous-vêtement technique qu’on porte sous le maillot en été quand il fait chaud pour réguler l’humidité et la température corporelle. On verra plus loin que cette dorsale ne se limite pas pour autant à un usage estival.
Pour la construction de son gilet, Bluegrass utilise le Dryarn, un tissu technique et particulièrement extensible développé par une entreprise italienne, ce qui permet à la marque de proposer un produit unisexe et de ne le décliner qu’en deux tailles : S/M et L/XL. La maille du tissu est classique sur la majorité du gilet, à l’exception du ventre, du haut de la poitrine, des flancs et d’une bonne partie de la zone dorsale, au-dessus de la plaque, où l’on retrouve un maillage nettement plus ouvert, dans le but de maximiser la ventilation.
Faite en D3O – ce matériau souple de base mais qui se solidifie à l’impact -, la plaque dorsale est amovible, relativement épaisse mais surtout percée d’une multitude de trous, là encore dans un souci de respirabilité maximale. Deux petites poches sont placées à hauteur du bas de la plaque, au milieu du dos, une configuration volontairement limitée d’après Bluegrass, histoire d’éviter d’y placer des objets trop grands qui dépasseraient de la plaque et pourraient blesser le pilote en cas de chute.
Précisons enfin que cette dorsale est déclinée en deux versions : sans manches (Seamless Lite) – la plus minimaliste des deux -, et avec manches courtes et protections d’épaules amovibles en D3O (Seamless B&S, pour body and shoulders), placées de façon à pouvoir cohabiter avec les bretelles d’un sac à dos. Elles sont respectivement affichées au prix public de 190€ et 250€, mais un petit tour sur le net permet de constater des tarifs quelques dizaines d’euros inférieurs dans la vraie vie. Ça reste toujours un bon petit budget, en accord avec le positionnement haut de gamme du produit… et avec les prestations sur le terrain ? Voyons ça tout de suite :
La dorsale Bluegrass Seamless D3O sur le terrain
La dorsale impressionne avant tout par… sa petite taille ! Sans la plaque à l’intérieur, le gilet est en effet très compact et on a l’impression d’être face à un produit pour enfant. Mais une fois la plaque insérée et la Seamless enfilée, c’est la révélation : très extensible, le tissu est aussi très doux et épouse parfaitement les courbes du corps sans pour autant comprimer. Le confort est vraiment impressionnant, et celui-ci est renforcé par la longueur de la dorsale qui lui permet de tenir bien en place dans le short ou le pantalon. Que l’anatomie soit masculine ou féminine, aucun problème, le textile s’adapte. Ce n’est certes pas la dorsale la plus facile à enfiler ou à retirer vu l’absence de zip, mais on touche là au concept même du produit. Reste qu’en cas de crash et de visite aux urgences, ça fera mal au cœur de voir votre précieuse dorsale être découpée aux ciseaux pour pouvoir la retirer…
Les premières sorties confirmeront rapidement ces bonnes impressions en statique. On mentirait en disant que la dorsale ne se sent pas, mais honnêtement, on n’en est vraiment pas loin. Rien ne gêne, rien ne frotte, rien ne gratte, le confort est là en toutes circonstances. C’est également rassurant de sentir que la plaque tient parfaitement en place grâce à la conception au plus près du corps. Nous avons testé la Seamless dans une multitude de conditions, y compris lors de longues virées enduro par temps très chaud avec pas mal de dénivelé. Si on aurait forcément eu moins chaud sans dorsale, celle-ci permet clairement de limiter la montée en température. On sent bien l’air circuler aux endroits où la maille est plus large tandis que la plaque généreusement perforée contribue elle aussi à la régulation de la température corporelle. Par préférence personnelle, nous n’avons que très peu utilisé la version B&S (celle équipée de manches courtes) avec les protections d’épaules en place, mais elle peut se porter sans problème telle quelle sans apporter un véritable surplus de chaleur par rapport à la version Lite, sans manches. C’est un très bon point pour ceux qui voudraient bénéficier des deux configurations, avec ou sans épaulières.
Pour ne rien gâcher à ce tableau déjà très positif, le tissu semble sécher rapidement ou en tout cas ne donne jamais une impression de « mouillé », ce qui évite de se refroidir en descente juste après avoir transpiré en montée. Agréable en été, mais appréciable aussi quand les températures baissent comme maintenant, en hiver, où nous continuons à utiliser cette dorsale sans problème. Ce séchage rapide est un peu moins vrai après avoir lavé le gilet à la main (Bluegrass déconseille le lavage en machine) par contre. Alors que certains sous-vêtements techniques, en mérinos par exemple, sont généralement secs en une nuit, la Seamless met du temps à sécher après lavage et peut être encore humide au matin. Heureusement, cette dorsale n’est absolument pas propice au développement des mauvaises odeurs, même quand on a beaucoup transpiré dedans. On peut donc sans problème faire plusieurs journées de ride sans devoir passer par la case lavage. Par curiosité, nous avons à quelques reprises passé la dorsale au lave-linge, dans un filet de protection. Elle en est ressortie intacte et plus sèche qu’après un lavage à la main grâce à l’essorage de la machine. Nous n’avons par contre pas pris le risque de tester le passage au sèche-linge.
Un petit bémol tout de même : sur le terrain, l’accès aux deux poches arrière nous est rapidement apparu un peu délicat. Pour en retirer quelque chose, ça va encore (quand il dépasse de la poche), mais c’est au moment de le remettre qu’il faut faire preuve de dextérité pour retrouver la poche tout d’abord, puis pour passer au-delà de l’élastique qui en marque l’entrée. C’est d’autant plus dommage que si les poches semblent minuscules au premier abord, le tissu très extensible permet en réalité d’y mettre des objets bien plus grands qu’on ne le pense. Elles peuvent par exemple sans problème accueillir un smartphone moderne de plus de 6 pouces.
Verdict
Quand les promesses sont nombreuses, on a tendance à se méfier. Et pourtant, force est de constater qu’ici elles sont bel et bien tenues par Bluegrass. Confort, respirabilité, légèreté, coupe impeccable, pas d’odeurs : la Seamless coche toutes les cases ! Le concept en lui-même fait que ce n’est pas la dorsale la plus facile à enfiler et retirer, mais on s’en accommode. Reste l’accès aux poches arrière qui n’est pas toujours évident – surtout quand il s’agit d’y remettre quelque chose -, et le tarif, élevé mais justifié vu les excellentes prestations du produit. En tout cas, la Seamless est devenue la dorsale favorite de plusieurs membres de la rédaction pour les sorties enduro. Un vrai coup de coeur ! Il se murmure même dans les paddocks EWS que pas mal de pilotes ont fait le même choix, y compris ceux qui ne sont pas sponsorisés par Bluegrass…
Dorsale Bluegrass Seamless
Note généraleÉvaluation du testeurPrix d'excellenceCoup de coeurRapport qualité / prixUsage recommandéPrix :190 € (sans manches) / 250 € (manches courtes)Plus d’infos : https://www.met-helmets.com/en/bluegrass-stories/bluegrass-seamless-d3o-back-protectors/