Les ponts en verre peuvent-ils se briser sous nos pieds?

25/12/2022 Par acomputer 635 Vues

Les ponts en verre peuvent-ils se briser sous nos pieds?

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur NewScientist, The Guardian

À Longjing, ville de l'est de la Chine, un touriste a récemment vécu un cauchemar. Arpentant un gigantesque pont de verre situé 100 mètres au-dessus du vide, l'homme a vu le pont se briser sous ses pieds, se réfugiant heureusement sur un morceau d'armature avant d'être secouru quelques minutes après. Indemne, il a néanmoins été conduit à l'hôpital le plus proche afin que son état de santé physique et mentale soit vérifié.

La rupture de plusieurs plaques de verres constituant le sol du pont est due à une succession de vents extrêmement violents (plus de 150 km/h), précise le Guardian. Chez NewScientist, on s'interroge: doit-on craindre que tous les ponts du même genre finissent par se briser eux aussi? Particulièrement prisés en Chine (le plus imposant d'entre eux, le Zhangjiajie Glass Bridge, mesure 430 mètres de long), ces ouvrages pourraient engendrer des catastrophes humaines d'envergure s'ils s'avéraient plus fragiles que prévu.

La revue scientifique a pris conseil auprès de Paul Bingham, spécialiste britannique en physique des matériaux, qui se dit prêt à traverser lui-même n'importe quel pont en verre. Une façon de dire qu'il n'y a pas de quoi s'inquiéter pour les autres ponts en verre du monde, même s'il appelle évidement les équipes de conception à redoubler de prudence.

Les ponts en verre peuvent-ils se briser sous nos pieds?

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Translucide mais costaud

Bingham précise que le verre présente deux types de fragilités: il est friable, et il n'est pas composé de cristaux, ce qui rend la moindre fissure quasiment impossible à stopper. C'est pour cette raison qu'il est généralement couplé avec un polymère qui protège de ses éventuels défauts, de sorte que si une des couches casse, la plaque reste néanmoins intacte.

Renforcé à l'aide de nitrate de potassium ou grâce à une méthode basée sur le principe du choc thermique, le verre des ponts a en réalité très peu de chances de se briser, ajoute l'expert. «C'est comme essayer de remplir une machine à laver avec de nouveaux vêtements alors qu'elle est déjà pleine, conclut-il. «On peut y parvenir, mais cela crée un champ de contraintes qu'il faut frapper très fort si on souhaite parvenir à le rompre». L'accident du 10 mai 2021 devrait donc rester un fait unique dans l'histoire des ponts de verre.