Le futur de la mode passe-t-il par la penderie des grands-parents ?
Dans No fake, (Arkhê, 2019), contre-histoire de notre quête d’authenticité, le journaliste Jean-Laurent Cassely montre comment toute la nouvelle restauration a su réactiver les recettes des grands-parents en les mâtinant de futurisme, selon une équation telle que : « Blanquette de veau + affiches de Jean Gabin aux murs + sans gluten et wifi = nouvelle authenticité ». On ne compte plus les succès commerciaux de grands chefs s’affichant avec leurs aïeux sur Instagram, dans un cocktail gagnant de nostalgie et de modernité. Car l’ancien a le vent en poupe, boosté par la prise de conscience écologique, le besoin d’avoir davantage de circuits courts, de transparence sur les produits, de respecter les saisons…
Toutes choses que l’on peut sans mal transposer à une industrie de la mode, rendue folle par l’accélération délirante du nombre de collections. Et ce pour les mêmes raisons qui ont déjà poussé l’industrie voisine des cosmétiques à se réformer : trop d’emballages superfétatoires, trop de promotions entraînant du gaspillage, trop d’allergies et autres problèmes dermatologiques liés aux perturbateurs endocriniens expliquent l’engouement pour les cosmétiques plus naturels d’Aroma Zone, voire pour le « fait maison ».
Commençons par le commencement : pour répondre à la question de ce que nous porterons demain, la bonne question à se poser n’est pas « quoi ? », mais « combien ? » et la réponse ne peut être que « moins ». Ceci conditionne tout le reste. En une grosse vingtaine d’années seulement, nous nous sommes lancés dans une frénésie, dans une boulimie d’achats de vêtements dont nous ne savons que faire.