Logiciel espion Pegasus : politiques, chefs d'entreprises, militants et journalistes ciblés

04/03/2022 Par acomputer 695 Vues

Logiciel espion Pegasus : politiques, chefs d'entreprises, militants et journalistes ciblés

L'affaire fait réagir jusqu'à la Commission européenne. Selon une enquête menée par un consortium de dix-sept médias internationaux, un logiciel espion nommé Pegasus, élaboré par l'entreprise israélienne NSO Group, aurait permis d'espionner les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise.

Une affaire "complètement inacceptable" si elle est avérée, a affirmé lundi la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. "La liberté de la presse est une valeur centrale de l'Union européenne", a affirmé Mme Von der Leyen, qui présentait dans la capitale tchèque un plan de 7 milliards d'euros pour aider le pays à affronter la crise sanitaire.

NSO réfute les accusations

Le travail mené par ces médias, dont les quotidiens français Le Monde, britannique The Guardian et américain The Washington Post, se fonde sur une liste obtenue par la plateforme à but non lucratif basée en France Forbidden Stories, qui a coordonné cette vaste enquête, et l'ONG Amnesty International. Elle compte, selon eux, 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour une surveillance potentielle.

Parmi les personnes ciblées figure le numéro du journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto - abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. D'après le Washington Post, le logiciel a aussi été utilisé contre des téléphones appartenant à deux femmes proches de Jamal Khashoggi, journaliste contributeur du Post assassiné au consulat saoudien d'Istanbul en 2018.

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Les numéros de téléphone de correspondants étrangers de plusieurs médias dont le Wall Street Journal, CNN, France 24, Mediapart, El Pais ou encore l'AFP ont également été retrouvés.

Le logiciel espion, introduit dans un smartphone, permet d'extraire du téléphone des messages, photos et emails, mais aussi d'enregistrer des conversations téléphoniques et d'activer le microphone de l'appareil.

NSO, régulièrement accusé de faire le jeu de régimes autoritaires, assure de son côté que son logiciel est destiné seulement aux services de renseignement gouvernementaux et aux agences de maintien de l'ordre afin de les aider à lutter contre le crime et le terrorisme. L'entreprise israélienne a d'ailleurs rejeté dans un communiqué la teneur de l'enquête et les accusations, dénonçant des "hypothèses erronées et des théories non corroborées".

(Avec agences)

latribune.fr

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