Essai longue durée : jean moto Helstons Corden Dirty
Le jean Corden Dirty de Helstons est un pantalon de moto pour homme - le Dena Dirty est son équivalent pour femme - dont le tissu bleu denim est artificiellement délavé (d'où l'appellation "Dirty"). Cet aspect vieilli lui confère une touche vintage très tendance, tout comme ses coutures marron à la fois résistantes et classes : le "H" de Helstons stylisé en double coutures arrondies sur les poches arrière en est le meilleur exemple.
Comme souvent chez Helstons, les matériaux haut de gamme et leurs traitements qualitatifs sont au service d'une finition irréprochable, qu'il s'agisse de la fermeture éclair, des boutons marqués "Helstons" ou de la doublure interne en coton foncé. D'autres détails entérinent ce constat, comme l'épaisse étiquette en cuir à l'arrière, les passants indestructibles ou le renforcement de la toile avec des fibres aramides.
Cette fabrication impeccable favorise la qualité perçue, mais elle sert surtout la cause de la longévité : notre pantalon d'essai est pratiquement comme neuf après deux ans de roulage et plusieurs passages en machine à laver (30°C maximum). Deux signes d'usure trahissent néanmoins son parcours.
Le premier concerne la disparition des pratiques élastiques qui se logent sous la semelle pour maintenir le pantalon en place : ces sangles élastiques ne sont pas assez robustes pour supporter les contraintes liées aux enfilages successifs et à l'exposition aux projections. Dommage, même il s'agit des seuls éléments dont la solidité fasse défaut après 24 mois de roulage par toutes les conditions.
L'autre trace d'usure prend la forme de quelques petites bouloches au niveau des fesses, qui proviennent du frottement répété sur les selles des motos. Un phénomène logique, qui n'a rien de rédhibitoire ou de réellement inesthétique.
Une coupe élégante et confortable mais près du corps
En matière d'ergonomie, Helstons a misé sur une coupe droite assez classique mais taillée assez près des jambes. Essayage indispensable pour les motards au format rugbyman, potentiellement à l'étroit au niveau des cuisses ! Plus généralement, cette caractéristique limite le port d'un sous-vêtement thermique en hiver : la place manque pour porter un caleçon long en dessous.
Même cause, même conséquence en bas des jambes : passer l'ourlet - non réglable - au-dessus de bottes de moto est délicat à cause de cette étroitesse, surtout des modèles Touring ou Racing avec une tige rigide et épaisse. Des ouvertures latérales zippées ou scratchées faciliteraient l'enfilage, sans dénaturer le look.
@tnaderu @notSuspic0us Don’t throw up on him or I will cry 😭 also um. Don’t drink on an empty stomach, stay hydrate… https://t.co/w6O3S3PdxL
— Femboy Fanart Mon Jul 19 20:01:48 +0000 2021
Ce format "fit" et l'intégration discrète des protections font en revanche du Corden Dirty un pantalon suffisamment polyvalent pour être porté en dehors d'un usage moto. Mieux : comme le jean Alpinestars Charlie Denim testé par MNC, son élégance raffinée est digne d'un jean traditionnel de grande marque. Le compagnon idéal des trajets "moto-boulot-resto" sans ressembler à Robocop !
Cette qualité est rendue possible par son excellent confort : la doublure interne est douce et évacue par ailleurs correctement la transpiration. A l'inverse, le Corden Dirty n'est pas étanche car son revêtement n'est ni imperméable ni déperlant, contrairement au Jacob d'Esquad. Son épaisseur conséquente forme toutefois une isolation suffisante face à quelques gouttes de pluie ou un rafraîchissement soudain de température.
Protection et aspects pratiques
Au chapitre de la protection, des coques amovibles sont installées au-dessus des genoux et sur les hanches. Leur format généreux offre une couverture suffisante et rassurante : réglables en hauteur, elles englobent correctement les genoux et redescendent sur la partie haute des tibias. Même satisfaction pour les hanches : bonne surprise, car cette zone est souvent négligée sur ce type d'équipements.
Grâce à leur structure semi-rigide, ces coques pourtant assez épaisses épousent les formes du corps au bénéfice du confort, à moto comme à pied. Un sans-faute concernant cet aspect très important : entre ses solides protections et ses renforts en aramides, le jean Corden Dirty délivre un réel sentiment de sécurité que valide sa certification en tant qu'équipement de protection individuelle (EPI).
Nombreux sont ses concurrents à se montrer bien plus "légers" dans ce domaine au prétexte de préserver le look et le confort, comme le Charlie Denim cité plus haut. Helstons démontre que concilier tous ses impératifs est réalisable, à condition de s'en donner les moyens.
Verdict : 8,5/10
Le jean moto Corden Dirty réunit un impressionnant ensemble de qualités : look, confort, résistance et "vraies" protections homologuées. C'est un pantalon aussi agréable à regarder qu'à porter, dont la conception soignée garantit une très longue utilisation. De quoi justifier le prix assez élevé (189 €) de ce jean d'origine française.
Davantage d'aspects pratiques adaptés à la pratique de la moto seraient néanmoins appréciables, comme une poche qui ferme pour y glisser ses clés, des ouvertures latérales pour faciliter l'enfilage au-dessus des bottes ou encore un système de réglage de hauteur d'ourlet. Sans oublier des sangles élastiques plus solides !
Points forts
Points faibles