Sueurs nocturnes : quand s’inquiéter et que faire ?

14/01/2023 Par acomputer 523 Vues

Sueurs nocturnes : quand s’inquiéter et que faire ?

Nathalie FerronJournaliste
Publié le

Désagréables, les sueurs nocturnes perturbent le sommeil et gâchent les nuits. Quelles en sont les causes possibles ? Existe-t-il des solutions ? Le point avec le Dr Isabelle Rousseaux, dermatologue à Lille.

Sommaire
  1. Un déséquilibre hormonal
  2. Une Infection virale ou bactérienne
  3. Attention au stress
  4. Sueurs nocturnes : quel médecin consulter ?
  5. Sueurs nocturnes et ménopause
  6. Sueurs nocturnes : astuces pour mieux les vivre ?

"Processus biologique naturel, la transpiration permet d’évacuer l’excédent de chaleur en excrétant de la sueur par les pores de le peau et de maintenir ainsi l’équilibre thermique de l’organisme", rappelle le Dr Isabelle Rousseaux, dermatologue à Lille. Peu problématique lorsque les températures extérieures augmentent ou lors d’un effort physique, ce phénomène biologique peut être amplifié la nuit par des causes multiples.

Un déséquilibre hormonal

En premier lieu, un déséquilibre hormonal, transitoire ou permanent, s’avère souvent à l’origine de sueurs nocturnes.

Directement liées aux fluctuations hormonales de la ménopause, les sueurs nocturnes perturbent les nuits de nombreuses femmes et sont souvent associées aux bouffées de chaleur, un symptôme caractéristique de la baisse des œstrogènes. "Un dysfonctionnement de la thyroïde (hyperthyroïdie) peut également être à l’origine de transpirations nocturnes", ajoute le Dr Isabelle Rousseaux.

Sueurs nocturnes : quand s’inquiéter et que faire ?

Chez les hommes, un excès de testostérone peut aussi favoriser ce problème. Les perturbations hormonales sont donc clairement impliquées dans l’apparition des sueurs nocturnes.

Une Infection virale ou bactérienne

La transpiration étant corrélée à une augmentation de la température corporelle, toute infection (virale ou bactérienne) causant de la fièvre peut favoriser l’apparition de sueurs nocturnes. C’est notamment le cas de la grippe saisonnière, mais aussi d’autres infections, comme une hépatite C, par exemple. Plus rarement, cela peut être le symptôme d’une pathologie plus grave (certains cancers, par exemple).

Par ailleurs, les sueurs nocturnes peuvent aussi faire partie des effets secondaires de certaines classes de médicaments. "C’est le cas de certains antidépresseurs, anti-hypertenseurs, voire de certaines pilules contraceptives", précise le Dr Rousseaux.

Attention au stress

D’autres causes, telles qu’une apnée du sommeil ou le stress ne sont pas non plus à négliger. Par ailleurs, un repas épicé, copieux ou alcoolisé sont aussi susceptibles de perturber la digestion et de favoriser les sueurs nocturnes.

Enfin, il arrive parfois que les sueurs nocturnes n’aient pas de cause spécifique. "On parle alors de sueurs nocturnes idiopathiques", ajoute la dermatologue.

Sueurs nocturnes : quel médecin consulter ?

Si ce trouble devient fréquent et qu’il perturbe le sommeil, il convient de consulter votre médecin traitant qui vous proposera un bilan biologique. "Il s’agit toujours de trouver la cause avant d’envisager le traitement", rappelle le Dr Rousseaux. En fonction des résultats des analyses, une consultation chez un endocrinologue ou un gynécologue permettront d’envisager un traitement approprié. En cas de suspicion d’une maladie grave, d’autres examens pourront être envisagés. "Toutefois, dans la grande majorité des cas, les causes des sueurs nocturnes se révèlent sans gravité", rassure le médecin.

Sueurs nocturnes et ménopause

Bouffées de chaleur, insomnies, sueurs nocturnes : c’est le trio symptomatique évocateur de la ménopause. Si ces désagréments varient en fonction de la susceptibilité individuelle, ils peuvent perturber notablement la qualité du sommeil. Comment reconnaître les sueurs nocturnes liées à la ménopause ? Elles durent entre 30 secondes et quelques minutes, et sont souvent suivies de sueurs froides. Elles peuvent survenir parfois jusqu'à 15 à 20 fois par jour et leur degré de sévérité peut aller du petit coup de chaleur à carrément empêcher la femme de travailler ou même de dormir. Certaines transpirent tellement la nuit qu’elles doivent se changer.

En moyenne, les bouffées de chaleur durent pendant 5 ans, mais beaucoup de femmes les subissent pendant une dizaine d’années.

Quel traitement ?

En fonction de la fréquence des troubles et de leur intensité, vous pourrez vous tourner vers des solutions naturelles (phytothérapie, acupuncture, yoga des hormones…) ou vers le traitement hormonal de substitution (THS) si les désagréments s’avèrent plus sévères. Il ne peut être commencé qu’à la fin des règles et ne sera prescrit par le médecin qu’à partir d’un certain degré handicapant pour la vie quotidienne de la patiente.

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Un progestatif de synthèse, la tibolone, représente une bonne alternative de traitement. Elle est cependant un peu moins efficace, et présente les mêmes contre-indications et complications que le THS.

Parlez-en avec votre médecin.

Sueurs nocturnes : astuces pour mieux les vivre ?

"La transpiration nocturne peut occasionner des irritations cutanées, voire l’apparition de petits boutons", précise la dermatologue. Pour pallier ce problème, évitez à tout prix les vêtements en fibres synthétiques et privilégiez les matières naturelles comme le coton et le lin aussi bien pour les pyjamas que pour le linge de lit.

Pour éviter la survenue des sueurs nocturnes, quelques règles d’hygiène de vie simples peuvent suffire. Il est déconseillé de dormir dans une pièce trop chauffée, par exemple. "Si vous avez froid, il est préférable d’ajouter une couette supplémentaire plutôt que de monter le chauffage", suggère le Dr Rousseaux. Evitez également toute source de stress avant de vous coucher : pas de jeux vidéo ni de pratique sportive trop tardive, par exemple. Enfin, évitez de consommer des excitants (café, thé, alcool) et dînez légèrement.