Toulouse. Tricotage toulousain : du sous-vêtement à l'aéronautique

26/05/2022 Par acomputer 676 Vues

Toulouse. Tricotage toulousain : du sous-vêtement à l'aéronautique

Fondée en 1905, le Tricotage toulousain produit toujours des sous-vêtements mais s'est diversifié dans les textiles pour l'aéronautique. La PME vient aussi de lancer une nouvelle gamme textile pour les seniors.

Quel point commun entre une gamme de sous-vêtements et des housses pour réacteur d'Airbus ? A priori aucun. Mais c'était sans compter sur le savoir-faire d'une PME toulousaine : le Tricotage toulousain. Très connus entre les années 50 et 80 pour ses sous-vêtements commercialisés sous la marque «Jet», les ateliers toulousains ont compté jusqu'à 400 salariés à Toulouse où le siège était installé près de l'avenue Jean Rieux. Jusque dans les années 90, la bonneterie toulousaine fondée en 1905 avait intégré tous les métiers jusqu'à la teinture. En 2000, encore une centaine de salariés étaient basés à Toulouse capitalisant sur une gamme reconnue de sous-vêtements autour du coton et du lycra. Mais avec les nouveaux accords de l'organisation mondiale du commerce (OMC), l'ancienne manufacture a fait face à la déferlante du textile chinois à laquelle s'est ajoutée «la loi sur les 35 heures qui ont fini de déséquilibrer la compétitivité du textile français» retrace Benoît Etchepare, l'actuel patron. En 1999, une filiale est alors créée au Maroc (une centaine de salariés) et la confection est stoppée à Toulouse en 2004 après la perte d'un important contrat auprès de Carrefour dans la fourniture de sous-vêtements. «Au-delà de la déception économique, cette activité pourvoyait des postes d'ouvrières textile qui permettaient aux femmes issues notamment des quartiers en difficulté de trouver une source de revenus et du lien social» regrette le patron. à Toulouse reste donc concentré aujourd'hui la R & D, le design, le marketing et le commercial ainsi que le prototypage.

Aujourd'hui la bonneterie représente un million de pièces par an avec une gamme de 250 références. 45 % du chiffre d'affaires est réalisé sous les marques de distributeurs (MDD comme Système U, Intermarché, Leclerc, Cora), «le reste est vendu sous notre marque Jet auprès de détaillants et grossistes ainsi que sur notre site web*» précise Benoît Etchepare.

De l'aéronautiqueaux seniors

Toulouse. Tricotage toulousain : du sous-vêtement à l'aéronautique

Jet progresse de 3 à 4 % par an et voit arriver une nouvelle marque lancée ce mois-ci «Benefactor» destinée aux seniors. Mûri depuis trois ans, ce projet fort de 300 000 € d'investissement débouche aujourd'hui sur une gamme de quatre lignes de produits aux spécificités propres : facilité d'enfilage, protection anti-chocs, protection anti-microbienne et confort thermique. 12 000 pièces doivent être fabriquées dès 2016 puis 40 000 par an d'ici 2018 pour générer 1 M€ de chiffre d'affaires. «C'est un produit à valeur ajoutée beaucoup moins concurrencé que les MDD» assure le patron.

Des textiles techniques, le tricotage toulousain en développe aussi pour l'aéronautique depuis le rachat des Textiles techniques du Midi en 2012. Airbus, Safran, Stelia… commandent des housses de protection pour les outils, les entrées d'air de moteur, les sièges, les planchers de postes de pilotage… Grâce aux fortes cadences cette activité a bondi de 9 % en 2015. La PME est présente sur toute la gamme Airbus et est actuellement interrogée pour les nouveaux A350-1000 et A330 NEO.

*www.jet.fr


32 salariés à Toulouse

En 2015, le tricotage toulousain emploie 18 salariés et réalisé un chiffre d'affaires de 4,4 M€ alors que les Textiles technique du Midi comptent 14 collaborateurs pour 2,7 M€. Le Tricotage toulousain a quitté le siège historique de Jean Rieux (le précédent était rue Valade dans les années 30) pour s'installer route de Seysses près de la zone de Thibault.