Le retour en grâce des dessous « non genrés »

26/02/2022 Par acomputer 761 Vues

Le retour en grâce des dessous « non genrés »

Unis noirs, blancs ou gris, un simple logo sur l’élastique, en coton Stretch : cette saison, Calvin Klein remet en avant ses sous-vêtements épurés et « non genrés ». Et au lieu de ses campagnes érotiques – Mark Wahlberg s’agrippant virilement l’entrejambe en 1992 ; Christy Turlington alanguie et huilée en 2013 –, la marque américaine, sous la houlette de Raf Simons depuis 2016, a fait poser la chanteuse Solange Knowles assise, bras sur la poitrine et jambes fermées.

Lire aussiRaf Simons réveille Calvin Klein

Une campagne qui marque le retour en grâce d’une esthétique sobre, loin des dessous sexualisés qui ont connu leur heure de gloire, des pin-up des années 1950 jusqu’au porno chic des années 2000. Après que la mode a uniformisé, ces dernières années, silhouettes masculines et féminines, surfant sur le phénomène du « no gender » et du vestiaire unisexe, voici que la lingerie se décloisonne à son tour.

De l’hypersexualisé à l’épuré

Evidemment, les fabricants conservent des coupes adaptées à chaque anatomie – les soutiens-gorge ou brassières pour les femmes, une poche d’aisance plus grande sur les slips pour hommes – mais les codes (couleurs, imprimés, matières) sont désormais les mêmes. « Notre gamme a une esthétique unisexe : des dessous minimalistes et fonctionnels, agréables à porter, développés dans des couleurs non genrées et saisonnières », résume Peter Simonsson, à la tête de la griffe parisienne The White Briefs.

Recette similaire chez Les Girls Les Boys, marque créée en septembre 2017 par l’ancienne fondatrice d’Agent Provocateur, qui a troqué les collections aguicheuses pour une épure mixte. Des labels plus confidentiels, comme Play Out au Royaume-Uni, Pyramid Seven ou TomboyX aux Etats-Unis, vont jusqu’à proposer un seul boxer, décliné en plusieurs tailles. « Nos produits sont destinés à tous ceux qui ne s’y retrouvent pas dans l’offre binaire actuelle », affirme Fran Dunaway, cofondatrice de TomboyX.

Lire aussiQuel avenir pour la mode unisexe ?

Une nouvelle génération qui ne se reconnaît pas (davantage) dans les pubs voluptueuses qui ont fait la réputation de marques comme Aubade. « Cette hypersexualisation ne concerne plus personne : nos acheteurs privilégient plutôt la fluidité de genre, l’humour, l’acceptation de soi », observe Jonathan Shokrian, créateur de MeUndies, ligne populaire fondée à Los Angeles en 2011, qui propose les mêmes imprimés pour tous.

Il vous reste 37.42% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.