Louise Aubery : cette girlboss de Sciences Po veut décomplexer les femmes

25/02/2022 Par acomputer 803 Vues

Louise Aubery : cette girlboss de Sciences Po veut décomplexer les femmes

L'agenda de Louise Aubery, 23 ans, déborde. Entre ses études à Sciences Po, la création d'une marque de lingerie et une carrière d'influenceuse, les créneaux libres se font rares. Il y a quelques années encore, cette admiratrice de Mona Chollet et Michelle Obama se voyait pourtant faire carrière dans le journalisme. Mais sa notoriété sur les réseaux sociaux a chamboulé tous ses plans.

En moins de quatre ans, la chaîne YouTube de la jeune femme a explosé. Idem pour son compte Instagram. Une ascension vertigineuse car sa parole - aussi pétillante qu'engagée - raisonne. «Ce qui me drive, c’est de montrer les injonctions qui pèsent encore sur les femmes, et les aider à s’en libérer. Je parle aussi bien des inégalités économiques, que de précarité menstruelle ou de violences faites aux femmes.»

De la lingerie pour aider les femmes à s'accepter

Forte d’une communauté de plus de 400.000 abonnés sur Instagram, qu'elle surnomme «la mif» (comprenez, «la famille»), Louise Aubery s'apprête à relever un nouveau challenge : le lancement, ce dimanche, de sa toute première collection de sous-vêtements inclusifs et éco-responsables. Objectif : aider les femmes à s’accepter et à se sentir bien dans leur corps. «J’ai créé ma marque - Je ne sais quoi - en partant d’un postulat assez simple : à chaque fois que je rentrais chez moi, je n’avais qu’une hâte, retirer mon soutif’. Ça peut paraître anodin mais des sous-vêtements à la fois confortables, qui ne cisaillent pas le corps, et jolis, on a beau chercher, il n’y en a pas. Et quand, par miracle, on en trouve, soit c’est cher, soit old school, soit pas éthique.»

À bas les diktats !

Le pari est osé mais elle y croit : concevoir de A à Z - et avec ses propres économies - une ligne qui embrasse toutes les morphologies et qui respecte l’environnement. Parce qu’impossible en 2020 d’ignorer l’impact négatif de l’industrie de la mode sur la planète. Impossible aussi de ne s’adresser qu’aux tailles dites standards. «Dans la lingerie, en France, il y a un gros problème de représentation des femmes, regrette l’entrepreneure. Même les marques qui proposent des bonnets F ont des campagnes avec des nanas en taille 34.»

Le manque d’inclusivité de l’industrie de la mode et des réseaux sociaux, Louise Aubery en a fait son combat. L’influenceuse ne manque jamais de prôner le body neutrality (1) et s’engage contre les diktats imposés aux femmes, ceux-là même qui les conduisent à surveiller en permanence leur poids, leur apparence physique… Plus jeune, elle-même a souffert de troubles du comportement alimentaire, avant de se rendre à l'évidence : non, elle n'était pas plus heureuse avec des kilos en moins. Depuis, derrière le pseudonyme @mybetterself, l’étudiante cherche à décomplexer sa communauté. En partageant la «vraie» vie, tout simplement. Un cookie entre les dents ou de retour de baignade, la jeune femme assume tout, y compris ses photos loupées qu’elle partage derrière le hashtag #OnVeutDuVrai.

La transparence comme marque de fabrique

Cette transparence, Louise Aubery la garantit aussi dans sa marque de lingerie. Au travers d’une série de vidéos intitulée «Étudiante-entrepreneure», elle montre tous les obstacles à surmonter quand on décide de monter une boîte, «parce qu’au fond, il existe une forme d’opacité autour de l’entrepreneuriat, en particulier dans le monde de l’influence», raconte la Parisienne, qui a suivi en 2017 un programme entrepreneurial à l’Université de Berkeley en Californie.

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Une voix engagée et féministe

En plus de Je ne sais quoi, Louise Aubery a notamment monté GirlzInBiz, «le premier club qui aide les femmes à prendre le pouvoir de leur vie». Quand elle ne dispense pas de masterclass, la girlboss filme des vidéos pour sa chaîne YouTube ou reçoit des personnalités au parcours inspirant dans son podcast InPower. À son micro : la cheffe Alexia Duchêne, l'entrepreneure Justine Hutteau ou encore l'auteur Jonathan Lehmann. Et toujours avec le même objectif, celui de «reprendre le pouvoir sur sa vie». «Pour moi, entreprendre ce n’est pas créer sa start-up et gagner des millions ; c’est créer une vie personnelle ou professionnelle qui nous ressemble, que ce soit en tant qu’artiste, économiste ou autre.»

Grâce à son travail sur le web, Louise Aubery l'admet, elle gagne bien sa vie. Si elle préfère taire ses revenus, ceux-ci lui ont récemment permis d'embaucher sa toute première salariée, «une associée plus qu'une salariée» qui l'aide à gérer sa vie d'entrepreneure/créatrice de contenus/étudiante/podcasteuse. Une vie de «slasheuse». La clé de son succès ? «Je pense que mes prises de parole sur l’acceptation de soi et la dénonciation du faux ont été précurseures. On ne parlait quasiment pas de ces sujets, il y a encore quelques années. Aujourd’hui, je suis contente de voir que ce type de discours se démocratise.» La révolution est en marche.

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