Pays de Ploërmel : Elles ont banni tampons et serviettes pour des culottes menstruelles ou des cups

28/02/2022 Par acomputer 875 Vues

Pays de Ploërmel : Elles ont banni tampons et serviettes pour des culottes menstruelles ou des cups

Par Amélie Loho Publié le Le Ploërmelais Voir mon actu

Elle n’aurait jamais imaginé poser en sous-vêtements. Encore moins passer devant l’objectif en culotte menstruelle. Nolwen, la vingtaine pas encore totalement consommée, s’est affichée sans complexe en boxer marinière pour La Minette. Une marque de lingerie vannetaise qui est partie à l’assaut du marché de l’hygiène féminine avec des culottes presque entièrement fabriquées en France.

« Des craintes sur les odeurs »

« Ses fondateurs sollicitent régulièrement leurs clientes pour participer aux shootings, toutes morphologies confondues. C’est mon conjoint qui m’a encouragée à y participer. Je ne suis pas mannequin, simplement une femme qui a tiré un trait sur les serviettes hygiéniques pour des protections respectueuses de mon corps et de l’environnement », argue d’entrée de jeu celle qui a vu le cliché partagé sur le site internet du magazine féminin Marie-Claire.

« J’avais des a priori sur la qualité d’absorption, des craintes sur les odeurs », avoue-t-elle sans détour. « Aujourd’hui, je ne ferai pas machine arrière. D’autant que la marque reflète mes valeurs, et met en avant des compétences locales. »

Mais les culottes périodiques, quèsaco ?

Gagner en confort

Progressivement, les tabous autour des règles se lèvent, et Fleur fait partie de cette génération qui a remis ses protections hygiéniques en question. « Porter des tampons ou serviettes était la norme, je ne m’étais jamais vraiment interrogé sur les alternatives jusqu’à ce que mon ancienne patronne évoque, au détour d’un cycle, porter une cup. Elle semblait convaincue et vantait ses mérites », rapporte la trentenaire.

Et un argument a décidé la jeune femme à sauter le pas : le confort. « Les protections jetables me gênaient, me démangeaient depuis toujours. Ces sensations ont littéralement disparu avec la cup », explique celle qui l’utilise « sans regret » depuis six ans déjà.

« Le syndrome de choc toxique est une réalité »

Pour les non-initiés, il s’agit d’une petite cloche en silicone, qui, positionnée à l’intérieur du vagin, retient le sang. Selon sa taille et le flux, elle nécessite d’être vidée deux à cinq fois par jour. « Pas toujours simple selon les situations et les professions, cela suppose d’avoir accès à des toilettes munies d’un lavabo quand on n’est pas chez soi », convient celle qui dit « porter un protège-slip en cas d’accident. »

Un « petit » bémol qui ne la rebute pas outre mesure. La cup est venue adoucir ses cycles menstruels. Qui plus est, l’accessoire est « réutilisable, facile à entretenir et pas cher. » Une solution « parfaite pour les personnes en situation précaire », lance-t-elle alors que des distributeurs de protections périodiques vont être installés gratuitement sur les campus étudiants.

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Plus récemment, Fleur s’est équipée de culottes menstruelles « made in France » pour gérer les débuts et fin de cycle. Les nuits aussi. Un « compromis esthétique et pratique » pour celle qui voit la démocratisation de ces sous-vêtements comme « une avancée supplémentaire. J’ai même pris connaissance qu’il existait désormais, des maillots de bain menstruel ! »

Sensibilisée au scandale écologique

Les règles, Marie en parle aussi sans pression. Elle a banni tampons et serviettes depuis bientôt deux ans. « Ce sont des protections familières, de première nécessité, mais les utiliser n’est pas un geste anodin. La composition de ces produits laisse clairement à désirer. »

Si des questions « évidentes » de santé ont poussé la jeune femme de 20 ans à se questionner, elle a aussi pris conscience de l’impact des produits d’hygiène féminine sur la planète.

Alors que deux milliards de protections hygiéniques sont jetées tous les ans, rien qu’en France, son choix s’est naturellement porté vers la cup, ou coupe menstruelle dans la langue de Voltaire.

La « meilleure option du marché » aux yeux de celle qui dit « l’avoir adoptée sans problème. » La positionner serait simple comme bonjour. « C’est un coup à prendre, sans aucun doute, mais une fois installée, nous la ressentons à peine. »

La cup, une protection économique

L’étape technique passée, Marie dit aussi faire des économies. « Sa durée de vie est en moyenne de cinq ans. L’investissement est rapidement rentabilisé », fait savoir l’étudiante.

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Si Nolwen, Marie, et Fleur parlent aujourd’hui ouvertement des règles, c’est parce qu’elles sont sidérées par l’omerta qui règne autour des protections jetables. Une loi du silence qu’elles brisent naturellement ici et dans leur entourage, pour faire évoluer les mentalités. Pour que leurs expériences aident les femmes à faire des choix éclairés.

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