Déconfinement à Paris : « On est venues exprès de Corse »… Les clients de retour pour la réouverture des Grands magasins
Un ciel gris, de la pluie, mais des éclaircies ! La météo fait des siennes mais dans le quartier des Grands magasins, au cœur de Paris, les visages – masqués – affichent un air satisfait. Ça y est, on est mercredi, la France se déconfine ! Les terrasses des cafés et restaurants rouvrent, tout comme les cinémas, les musées et les commerces. Et si certains avaient hâte de savourer un café ou un déjeuner en terrasse, d’autres étaient pressés de contribuer à la reprise économique en faisant chauffer la carte.
Racheter quelques essentiels, s’offrir une pièce de luxe ou retrouver le plaisir de flâner dans les boutiques, chacun et chacune avait une bonne raison de faire du shopping dès ce premier jour de réouverture.
« Je savais exactement ce que je voulais »
Aux Galeries Lafayette, les allées encore clairsemées ce mercredi matin permettent à celles et ceux qui ont fait le déplacement de faire leur shopping en toute tranquillité. A l’instar d’Ally, étudiante irlandaise en école de commerce et au look pointu, qui découvre les joies du shopping à la parisienne et profite du beau décor de la coupole. « C’est la première fois que je viens aux Galeries Lafayette, je suis trop contente, c’est trop beau ! ». Clémence, elle, a déjà ses habitudes dans le quartier. « Je suis venue exprès au Printemps pour l’ouverture du corner d’une marque que j’adore, explique cette commerciale spécialisée dans le vin. Et c’était l’occasion de retrouver un peu de la vie d’avant, l’ambiance des magasins ouverts, voir du monde… et faire du shopping ».
Et qui dit virée dans le temple de la mode à Paris dit enseignes de luxe. Pour entrer chez Louis Vuitton aux Galeries Lafayette, les fashionistas doivent d’abord faire la queue. Dans la file d’attente, Chadia sait déjà ce qu’elle va acheter : « un parfum pour mon homme, dont c’était l’anniversaire durant le confinement ». Non loin de là, au Printemps, Charly est venu dès l’ouverture et a filé dans l’espace d’un créateur italien de luxe pour une séance rapide et efficace. « Je savais exactement ce que je voulais : des chaussures et du parfum de chez Prada pour ma femme et moi ». Un passage éclair au cours duquel le jeune homme de 26 ans se sera délesté d’environ 2.000 euros.
« Ce n’est que le début ! »
De leur côté, Zara et H & M ont également accueilli une clientèle pressée et ravie de pouvoir faire de nouveau des emplettes. La matinée est à peine entamée qu’Emma et Lydie ressortent les bras chargés de l’enseigne espagnole. Etudiantes, en médecine et en droit, les deux amies sont « est venues de Corse exprès pour le déconfinement, passer quelques jours de vacances à Paris pour faire du shopping mais aussi profiter des terrasses », explique Emma.
« On s’est fait plaisir à Paris pour s’offrir tous nos habits pour l’été. On est super contentes, on a fait plein d’achats », indique Lydie. « Et ce n’est que le début, renchérit Emma. On n’a envie se faire plaisir, on en a besoin: on a passé un an enfermées à la maison à étudier. Après tous ces mois studieux sans sortir, on se rattrape ! »
« Je n’avais plus de slips », « il me fallait des culottes »
Dans la tendance printemps-été de cette séance de shopping déconfiné, le masque est évidemment le fashion accessoire de rigueur ! Mais une autre pièce s’impose comme l’achat essentiel du jour, que l’on soit homme ou femme, de 7 à 77 ans… Ce sont les sous-vêtements. « Je n’avais plus de slips ! Cela faisait plus d’un an que je n’en avais pas acheté », confie Jean-Marc, la soixantaine, un sac rempli de dessous sur le bras. Idem pour Gaspard, 7 ans et demi, accompagné de sa maman, Véronique. « Il lui fallait des slips et des chaussettes, explique-t-elle. Et le jeu Lego que j’ai sous le bras, c’est un petit plaisir pour lui mettre du baume au cœur parce qu’il s’est blessé cette semaine ».
Et ils ne sont pas les seuls à partager la même liste. « Il me fallait des culottes », sourit Tori sous son masque noir, dessous en dentelle noire dans les mains, et qui a éprouvé les limites du shopping en ligne durant le confinement. « J’ai commandé des vêtements sur Internet, et à la réception, il arrive souvent que la qualité soit mauvaise, que cela ne ressemble pas du tout à la photo, c’était décevant ». Anglaise installée à Paris, la jeune femme compte bien poursuivre ses emplettes toute la journée. « J’aimerais aussi acheter des baskets, des robes et quelques jolies pièces pour aller au travail ».
Enceinte de sept mois, Lauren, masque imprimé léopard sur le visage, avait elle aussi besoin de racheter des sous-vêtements. « Avec la grossesse, je ne connais pas ma nouvelle taille, donc je suis venue pour essayer et trouver des dessous adaptés à l’évolution de mon corps », explique la future maman.
« On peut trouver de belles pièces que l’on ne voit pas ailleurs »
A une encâblure de là, rue de la Chaussée d’Antin, les commerçants indépendants reprennent aussi du service. « On espère bien ne plus être obligés de baisser le rideau, c’est dur pour les boutiques de proximité comme nous », confie Linda, responsable de Courbettes et Galipettes, qui prépare la réouverture depuis plusieurs jours et présente ses plus belles pièces. La commerçante espère le retour de la clientèle malgré la concurrence des Grands magasins tout proches, qui ont rouvert en affichant de nombreuses promotions. « On ne peut pas redémarrer d’entrée avec des remises. L’urgence, c’est de reprendre l’activité ».
Et les clientes sont au rendez-vous : « La sélection est très jolie et les prix sont vraiment raisonnables, commentent Isabelle et Michèle, qui connaissent bien l’adresse. Et l’avantage des petites boutiques, c’est que l’on peut trouver de belles pièces que l’on ne voit pas ailleurs, dans les grandes chaînes de magasin. Avec en prime un accueil chaleureux et souriant ! »