Interview Seine-et-Marne : Stéphanie se met à nu dans l'émission de TFX
Par Margaux Desdet Publié le Le Pays Briard Voir mon actu
Stéphanie Lefebvre est marquée à jamais par cette expérience. Cette mère de deux jeunes filles de 7 et 10 ans, cuisinière de formation, et originaire d’Ussy-sur-Marne (Seine-et-Marne), s’est lancé un nouveau défi après sa participation au concours Miss Ronde en 2020 : celui d’apprendre à s’aimer.
Et pour cela, elle n’a pas hésité à postuler pour l’émission « Comment être belle toute nue », diffusée à partir du mercredi 12 février 2022 sur TFX et présentée par Zak Khchaï.
Le principe : des femmes aux histoires personnelles émouvantes et fortes, se livrent en toute intimité sur leur mal-être, leurs complexes, avec pour objectif de véritablement se dépasser. C’est le cas de Stéphanie, qui a toujours été ronde et a toujours subi les moqueries, dès son plus jeune âge, notamment dans son cercle familial. Le chemin va s’avérer long pour celle qui ne s’est plus regardée dans un miroir depuis des années. Elle revient sur son expérience.
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Actu : Pourquoi avoir choisi cette émission de télé après votre passage dans le concours Miss Ronde ? À l'époque, vous sembliez avoir de l'assurance...
Stéphanie Lefebvre : Miss Ronde, c'était plus pour me prouver quelque chose. Depuis, il y a eu le confinement et j'ai pris énormément de poids, je me suis laissée aller et je ne me supportais plus devant un miroir... Ce qui était déjà le cas avant, puisque ça faisait environ cinq ans que je ne me regardais plus. Et le vrai déclic c'est que ma fille venait d'avoir 10 ans, et pour moi, c'est à partir de là que, dans ma famille, ça a vraiment dégénéré, mon corps a changé et j'ai eu beaucoup d'insultes. À l'époque, j'avais besoin d'être rassurée, ce qui n'a pas été le cas, donc je me suis dit que j'allais le faire pour ma fille.Il était temps que les choses changent, et cette émission me correspondait. Je la connaissais, je savais qu'on se mettait à nu émotionnellement, qu'on se mettait en sous-vêtements, mais nue complètement non... Je trouvais que c'était un beau message : là tu es sans artifice, sans vêtement, face à toi-même pour affronter ce corps que tu ne regardes plus. Je me suis dit que je pouvais avoir des clés pour me sentir mieux, et montrer à mes filles que quel que soit son corps, il faut assumer et être en accord avec soi-même.
Comment s'est déroulé le tournage cet été ?
S.L. : Ça a été très profond, mais je me suis sentie comme dans un cocon, choyée. De voir le regard de l'animateur, de mes proches, ça a changé beaucoup de choses... J'ai ressenti beaucoup de bienveillance et ça m'a redonné confiance. Dans ma famille, je ne m'étends pas forcément sur le sujet...Quant à Zak, il a été comme un grand frère. C'est quelqu'un qui est présent, à l'écoute, sincère. Si je vais mieux, c'est aussi parce que c'était lui. Sinon, je ne suis pas sûre que j'aurais réussi à aller aussi loin. À plusieurs reprises j'ai eu envie d'arrêter en me disant que c'était au-delà de mes capacités et il a toujours été là. Svetlana, la journaliste qui m'a suivie, est aussi une personne formidable.
Concrètement, quelles sont les différentes étapes à surmonter ?
S.L. : On commence par rencontrer l'animateur pour tout lui expliquer. Puis, on se lance dans l'épreuve du miroir pour savoir si on accepte de se déshabiller et d'entendre des choses positives quand on ne voit que du négatif. C'est assez violent, d'autant plus devant quelqu'un qu'on ne connaît pas, et qui plus est un homme. J'ai versé beaucoup de larmes. Par contre, honnêtement, la caméra je ne la voyais pas...Il y a ensuite l'épreuve de la ligne pour s'évaluer et savoir où se placer par rapport aux mannequins présentes, puis l'épreuve où une grande photo de nous en sous-vêtements est affichée dans la rue, à Paris, pour avoir l'avis des passants. C'était horrible, vraiment très dur, j'étais mal, je tremblais... On se cache depuis des années et là, on est là devant tout le monde... C'est à ce moment que j'ai réalisé que ça allait passer à la télé et que tout le monde pourrait alors découvrir comment je suis sous mes vêtements...Après, il y a le relooking, puis le défilé en sous-vêtements devant des inconnus. Je ne dirai pas jusqu'où j'ai réussi à aller, mais en me découvrant j'ai eu un vrai choc de me voir comme ça. Je ne dirai pas si c'est en positif ou négatif, mais j'ai eu du mal à m'en remettre, il a fallu du temps pour comprendre qu'un changement avait opéré.
Appréhendez-vous la diffusion ?
S.L. : Je n'ai évidemment aucun regret, mais j'appréhende en effet la diffusion... Je me demande si je vais réussir à affronter mon image, d'autant qu'ils mettent l'accent sur ce qui nous déplaît le plus...
Au final, cette émission vous a-t-elle aidée ?
S.L. : Aujourd'hui j'ai changé ! Il y a eu du travail depuis. Maintenant je peux me regarder dans un miroir. Je ne dis pas que je suis super bien dans ma peau encore, mais beaucoup de choses ont changé et j'ose davantage. On est sur la bonne voie !
Était-ce, selon vous, une « belle » expérience ?
S.L. : Ça a été une expérience très dure, je n'ai jamais autant souffert de ma vie, ça a été très éprouvant. Je me suis bousculée, j'ai énormément pleuré. L'émission a été un déclencheur avec plusieurs électrochocs, ça ne m'a pas fait du bien tout de suite. Après l'émission par contre, ça a été une belle aventure. J'ai pris confiance en moi, j'ai tenté des choses, je suis allée vers les gens, je me suis sentie capable. J'ai obtenu des contrats et je suis devenue académicienne nationale de cuisine. Je suis maintenant pleinement heureuse et épanouie, je peux enfin le dire, et pas qu'au sein de ma famille. Je me suis trouvée personnellement, physiquement je me suis remise au sport, et professionnellement j'avance. C'est bête, mais par exemple, maintenant, je donne des cours de cuisine alors qu'avant je me cachais. Les bénéfices je commence vraiment à les voir maintenant et le cheminement psychologique se poursuit encore.
Que retiendrez-vous de cette aventure ?
S.L. : Tout. Si c'était à refaire je le referais mille fois. Grâce à ça, je me suis autorisée à reconnaître que j'avais des qualités que je ne voulais pas voir. Si je devais dire quelque chose à celles qui voudraient la faire, c'est qu'il n'y a pas besoin d'être blindée psychologiquement, au contraire c'est celles qui sont les plus fragiles qui ont besoin de cette expérience. Je n'ai pas retrouvé toute la sérénité avec mon corps, mais maintenant je me sens plus légitime et plus libre d'être celle que j'ai envie d'être.
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Quels sont vos projets maintenant ?
S.L. : Du point de vue professionnel, j'aimerais valoriser davantage les femmes dans la restauration et les métiers de bouche. Du point de vue personnel, je veux voyager et oser me mettre en bikini ! (rire)
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