La fabuleuse histoire du luxe

27/07/2022 Par acomputer 697 Vues

La fabuleuse histoire du luxe

LUXE

© LEEMAGE

4 600 ANS AV.J.-C.La découverte de l’or, en Bulgarie

L’or est le deuxième métal connu par l’homme après le cuivre. Le plus vieil objet en or a été mis au jour à Varna, en Bulgarie. Dans cette nécropole de 294 tombes, on a retrouvé environ 3 000 objets (diadèmes, bracelets, vases, colliers, pendentifs...), d’un poids total de plus de 6 kilos d’or pur.

3 500 ANS AV.J.-C.Les Sumériens, de vraies gravures de mode

Située entre le Tigre et l’Euphrate (aujourd’hui l’Irak), on a coutume de dire que la région de Sumer était le paradis sur terre, comme en témoignent les scènes de vie gravées sur tablettes que l’on possède. Elles dévoilent un phénomène indissociable du luxe : les variations de mode. Ainsi, alors que les premiers Sumériens portaient la barbe et les cheveux longs, ils apparaissent plus tard crâne et menton rasés. Et le drapage des tissus autour du corps varie au fil des ans.

3 200 ANS AV.J.-C.Le luxe pharaonique des Egyptiens

Le règne des pharaons a duré près de quatre millénaires, ce qui en fait la période dynastique la plus longue de l’histoire. Vers 3 000 ans avant notre ère commença l’époque des pyramides. «7 à 9% de la population appartenaient à la classe dirigeante, qui possédait les villas et les atours les plus luxueux», écrit Jean Castarède. «Le raffinement des Egyptiens aisés transparaît dans leur mobilier, leurs bijoux et demeures, terrestres ou éternelles.»

3 000 ANS AV.J.-C.La soie tissée apparaît en Chine

L’invention du tissage par Si Ling Ché, femme de l’empereur Houang Ti, remonte à 3 000 av. J.-C. A partir de l’Antiquité, la route de la soie reliant les pays d’Occident et d’Orient stimula le commerce des objets de luxe.

2 000 ANS AV.J.-C.A Babylone, les premiers palais, dans la ville la plus luxueuse du monde

En Mésopotamie, la civilisation babylonienne remplace la culture sumérienne. La ville de Babylone fut sans doute la plus luxueuse au monde. A son apogée, le palais de Nabuchodonosor II s’étendait sur 513 kilomètres carrés, soit sept fois Paris. Sur les toits terrasses de la ville poussaient des plantes rares et des arbres : les célèbres jardins de Babylone. Mais c’est aussi la débauche de luxe qui causera la décadence, puis la perte de cette civilisation.

1 800 ANS AV.J.-C.Les Incas premiers orfèvres

Les Incas avaient un sens artistique particulièrement développé pour leur époque. Ils réalisèrent de très beaux objets en or, métal considéré de tout temps comme le plus luxueux.

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400 ANS AV.J.-C.Les Grecs inventent les arts de la table... et de la cuite

A table, les riches Grecs ne se refusaient rien : poissons relevés d’épices, sauces, fruits exotiques, vins rares consommés sans modération. S’enivrer était un signe de richesse, les pauvres ne pouvant pas se payer de vin ni risquer de rater un jour de travail pour cause de lendemain de cuite.

50 ANS AV.J.-C.Cléopâtre, reine du luxe !

La fabuleuse histoire du luxe

Célèbre pour sa passion des parfums, elle qui parlait plusieurs langues avait fait des senteurs capiteuses un véritable langage. «Une façon de s’exprimer avant qu’on osât lui adresser la parole», disent les historiens.

476Naissance de la joaillerie

Les Mérovingiens étaient de véritables orfèvres. Le Gallo-Romain Mabuinis réalisa ainsi des objets très travaillés pour l’époque, comme le fourreau de l’épée du roi Childéric, qu’on peut voir sur son tombeau à Tournai.

800Charlemagne ou le luxe utile

Homme de lettres, Charlemagne n’aimait pas le luxe ostentatoire, qu’il chassa de sa cour. En revanche, il fit de la cuisine un art, ne regardant pas à la dépense, tant pour les mets que pour la vaisselle et le décor.

1229Le faste des vêtements fixé par la loi !

Louis VIII était contre la démocratisation du luxe : porter de riches vêtements devait rester le privilège des nobles. Il institua donc des lois somptuaires pour réglementer le port des bijoux et habits précieux.

XIII e SIÈCLELes prémices du luxe italien

De Florence à Milan, les grandes familles fortunées rivalisent de créativité pour se bâtir les palais les plus somptueux. Une bataille qui se poursuit encore aujourd’hui, entre le milanais Prada et le florentin Gucci.

XVII e SIÈCLELes débuts du luxe à la française

Sous l’influence de Louis XIII, de son épouse Anne d’Autriche et de Richelieu, le luxe est de retour à la cour de France. Le mouvement s’accélérera avec Louis XIV. La marqueterie devient un art, tout comme l’orfèvrerie ou l’horlogerie. Mais, suite à la révocation de l’édit de Nantes, de nombreux artisans fuient la France, portant un sérieux coup au développement du luxe français.

«Les premières marques de luxe sont apparues en France dès le XVIII esiècle»

XVIII e SIÈCLEParis, capitale mondiale de la mode

«Entre la fin du XVII esiècle et le début du XVIII e , les dépenses vestimentaires doublent, aussi bien pour la noblesse que pour les classes populaires», raconte l’historien Jean Castarède. Mais l’époque est aussi à la critique du luxe, inégalitaire par essence. Les fastes d’alors ont sans doute fait, en partie, le lit de la Révolution.

1764Création de Baccarat

En 1764, Louis XV autorisa l’installation d’une verrerie à Baccarat, dans les Vosges. Trente ans plus tard, l’usine était l’une des plus réputées d’Europe. A la même époque, l’art de la porcelaine se développe en France, les créations de la manufacture de Sèvres décorant toutes les tables royales du continent.

1776Les premières «marques» de champagne

A Reims, monsieur Dubois crée sa cave. Il la revendra quelques années plus tard à Nicolas Schreider, qui la léguera en 1933 à son neveu, un certain Louis Roederer. Sa cave, toujours indépendante, vend aujourd’hui 3 millions de bouteilles par an.

1780Naissance de Chaumet

Fondé par Marie-Etienne Nitot, Chaumet devient, en 1802, joaillier officiel de Napoléon... et de Joséphine. On lui doit notamment la couronne du sacre et l’épée consulaire, sertie du plus beau diamant de la couronne de France, le Régent (140 carats) aujourd’hui exposé au Louvre.

XIX e SIÈCLEApparition de la haute couture

Avec le développement du prêt-à-porter, la «couture-création» devient un luxe, réservé aux classes les plus aisées. L’anglais Charles-Frédérick Worth, tailleur de l’impératrice Eugénie, est le premier à poser les bases de la haute couture : association d’un créateur et d’une marque, présentation chaque année de nouveautés sur des mannequins vivants (alors appelés sosies) et publicité.

1812Breguet crée la première montre-bracelet

La Breguet 2639 a nécessité deux ans et demi de travail.

1837Fondation de la maison Hermès

Thierry Hermès, artisan harnacheur, ouvre son atelier. En 1880, son fils s’installe rue Saint-Honoré. Pas parce que le quartier est chic, mais parce qu’il est proche des écuries des Champs-Elysées.

1854LouisVuitton s’installe à son compte...

Issu d’une lignée d’artisans menuisiers, Louis Vuitton se fit connaître en concevant des malles destinées au transport des robes et bijoux. Devenu malletier attitré de l’impératrice Eugénie, en 1854, il s’établit à son compte, près de la place Vendôme. En 1896, son fils, Georges Vuitton, qui a repris la maison, dessine le célèbre monogramme, en hommage à son père et afin de lutter contre la contrefaçon.

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1856Burberry, le chic anglais

Simple drapier, Thomas Burberry ouvre, à 21 ans, sa première échoppe. En 1880, il conçoit la gabardine, une étoffe en coton rendue imperméable grâce à un tissage serré et, en 1912, il dessine son trench-coat («le manteau des tranchées), toujours porté dans le monde entier.

1889Jeanne Lanvin lance sa marque

Née en 1867 en Bretagne, Jeanne Lanvin se fait remarquer par ses vêtements de bal. En 1885, elle ouvre son propre atelier, dans un grenier. C’est la plus vieille maison de couture toujours en activité à Paris.

1892Parution de «Vogue»

Le magazine, d’abord hebdomadaire, naît à New York. En 1905, lorsqu’il est repris par Condé Montrose Nast, un avocat, le titre est déjà très influent dans l’univers de la mode. En France, sa première édition paraît en 1920.

1895Berluti, chausseur le plus luxueux de la planète

Cette année-là, Alessandro Berluti s’installe à Paris et chausse les Parisiens les plus fortunés, amateurs de ses cuirs fins. Ses fils, puis petits-fils et filles reprendront l’atelier, chaussant Kennedy, Onassis ou Warhol avant de vendre la maison à LVMH en 1993.

1909Les débuts de Gabrielle Chanel

Cette orpheline à l’incroyable rage de réussir commença par réaliser des chapeaux. Avant de se lancer dans la couture. Elle impose vite son style, épuré, pratique et chic. Son tailleur sans col, créé en 1925, et sa petite robe noire, dessinée en 1926, restent des classiques.

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1847Premier défilé de Christian Dior

Baptisée Corolle, la première collection Dior est immédiatement un succès. Créateur, mais aussi entrepreneur visionnaire, Christian Dior lance simultanément son parfum, Miss Dior et une ligne d’accessoires, dont les souliers créés par Roger Vivier. En 1955, la maison Dior est la plus importante maison de couture de Paris. Christian Dior disparaît brutalement en 1957, et c’est Yves Saint Laurent qui lui succède, avant de partir fonder sa propre marque quatre ans plus tard. Bernard Arnault rachète la maison en 1984.

«L'histoire est un bon argument marketing»

Caroline Cox, historienne de la mode, auteur de «Le Luxe en héritage» (Edition Dunod)

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« Les maisons de luxe font très souvent référence à leur passé car, en période de récession, cela rassure d’avoir affaire à une maison établie depuis longtemps. Les gens aiment aussi penser que le passé était meilleur, même si c’est souvent de l’ordre du fantasme. Enfin, on se dit qu’acheter un objet de luxe peut même être un bon investissement parce qu’il durera plus longtemps qu’un produit courant et se transmettra d’une génération à l’autre. Mais, plutôt que de parler d’histoire, les marques préfèrent souvent parler d’héritage. L’histoire évoque en effet quelque chose qui est fini, qui a disparu, alors que l’héritage induit une idée de transmission et montre que la marque va durer. Bien sûr, le passé est aussi un argument marketing utilisé par certains pour vendre des produits standardisés, voire industrialisés, en jouant sur la notion d’artisanat lié au luxe d’antan. Aujourd’hui, des marques mondiales comme Burberry ou Chanel créent des produits de massmarket qu’il leur est impossible de produire à la main. »

Lomig Guillo